:,: – Article proposé par David JOB, Consultant en Excellence Opérationnelle – :,:
Lorsque je me retrouvai dans le couloir, j’eu une sensation de lévitation : j’avais l’impression de marcher au dessus de mes souliers, mon rêve venait de se réaliser, l’opportunité tant espérée s’était présentée.
– Houhou ! Daniel !
J’étais à ce point sur mon nuage que je n’avais même pas remarqué que Thierry m’appelait depuis 2 minutes déjà.
– Excuse-moi, je rêvais !
– J’ai vu, je pensais qu’il n’y avait que moi qui se perdait dans ses pensées dans cette boite, le boss est pressé, je te propose de démarrer toute de suite, tu veux passer à mon bureau ?
– Excellente idée, je me sers un café, histoire de redescendre sur terre ajoutai-je pour moi-même – et j’arrive…
Le bureau de Thierry était à deux étages plus hauts, je décidai de monter à pied, cela me permettrait de structurer mon esprit.
Je n’avais jamais osé pousser la porte du bureau de Thierry, j’avais une série d’à priori sur les bureaux de responsables R&D et ces images d’Epinal me faisaient peur.
Lorsqu’il m’invita à entrer et que surmontant mes ancrages négatifs, je poussai la porte, je me sentis défaillir.
Le bureau de Thierry était en tout point semblable à ce que je l’avais imagine :
Une table encombrée de papiers sur lesquels étaient griffonnées des équations, des classeurs jaunis étaient ouverts de part et d’autres.
L’écran de son PC, un 21 pouce, le plus grand de la boite ! – affichait une version n plus quinze d’un projet CAD CAM qui ne verrait surement jamais le jour.
La table de réunion était quasiment invisible, tant sa surface était recouverte par des livres et des notes techniques.
Les quelques chaises autour servaient de support à une tour de Babel de manuels, menaçant de s’effondrer au premier mouvement de roulettes.
Le mur était garni de posters illustrant les techniques de soudages ou les différents type d’assemblages, masquant presque les quelques brevets mis sous verre mais dont la couche de poussière trahissait une gloire d’une époque révolue.
Au fond, pendait lamentablement un grand tableau blanc, décorés par des schémas très compliqués annotés de lettres grecques.
Une odeur de renfermé venait encore ajouter à la sensation de moisi.
– Je t’en prie Daniel assieds-toi.
Ayant compris à mon regard balayant la pièce et à ma moue dubitative qu’avec la meilleure des volontés, je n’aurais pas pu trouver un centimètre ou poser ma personne, il posa délicatement la tour de Babel de livres techniques sur le sol, la transformant ainsi en tour de Pise, sur laquelle il s’assit.
Il me désigna ensuite le fauteuil qu’il venait de faire réapparaître.
Je m’assis délicatement, posant les mains sur mes genoux puisqu’il n’y avait pas de possibilité de les poser ailleurs.
– Par où on commence ? Me questionna-t-il.
J’adorais ce genre d’entrée en matière, une manière délicate de prendre le pouvoir de la conversation tout en reportant sur son interlocuteur la responsabilité du contenu de la discussion.
– Le boss nous a dit tout à l’heure que tu avais un projet, non ?
Thierry me désigna du menton l’ensemble de son antre et susurra dans un sourire :
– Tout est la !
Son rictus m’énervait…Il trouvait cela surement spirituel mais il n’y avait rien de drôle.
En fait, Thierry avait beaucoup d’idée mais absolument aucun projet, tout ce que son brillant cerveau avait produit depuis des années était consigné dans des notes, des carnets et des schémas, rangés sur des disques durs et dans des tiroirs sans aucune structure, ni même idée de ce que sa production intellectuelle pouvait réellement faire rapporter à la boite ! Pas un business plan n’avait été rédigé, aucun prototype n’était sorti de son bureau.
Plutôt que de commencer à faire le ménage, je préférais repartir à zéro.
– C’est quoi ton budget ?
J’avais balancé la question comme un vieux reflexe, mais en fait, je connaissais la réponse : les robinets avait été fermés au département R&D et vu les faibles marges dégagées par l’entreprise, il n’y a avait absolument aucun euros d’alloué.
Comme Thierry ne me répondait pas, j’enchainai
– Thierry, avant de se lancer… il faut avoir une vision claire des choses : l’innovation est une affaire trop sérieuse que pour être prise à la légère : il va falloir analyser nos processus, nos flux de valeurs, notre positionnement…Tu me laisses 48 heures pour définir un plan de travail, pendant ce temps, ton rôle est de mettre de l’ordre dans tes affaires et ta tête :
– je veux qu’après-demain tu m’aies fait un inventaire de toutes les idées que tu as élaborées avec une analyse critique de faisabilité de chacune d’entre elle.
On se voit jeudi matin, dans mon bureau cette fois.
Cette injonction donnée, je me levai et sorti de son bureau rapidement, l’atmosphère glauque commençait à me donner la nausée.
Je redescendis à mon bureau, en ascenseur cette fois
Tres interessant. Donne envie d’en savour plus…..
Euh…
Post inintéressant.
Ce post fait partie d’une série de chapitres d’une histoire romancée sur l’excellence opérationnelle… Il faut donc suivre tous les épisodes pour en capter l’intérêt… 😉