:,: Article proposé par Sébastien Barrot, ingénieur mathématicien de formation, actuel Responsable Supply Chain du Groupe Lectra, 17 ans d’expériences dans le domaine de la Supply Chain Industrielle, Gren Belt en Lean et Black Belt en 6-sigmas, passionné par la conduite du changement. Vous pouvez également le contacter sur son profil Linkedin :,:
Par cet article, je voulais partager les vertus d’un principe d’ordonnancement appelé TOM. TOM pour Temps Opératoire Minimum.
Comme vous le savez, le monde actuel fonctionne quasiment partout avec une logique de files d’attente (sauf peut être dans les usines en flux continus)
Pour une pièce, une personne ou bien une tâche, le cycle commence depuis le début de la mise en file d’attente jusqu’à la fin du traitement à l’origine de l’attente.
Un exemple simple et non industriel peut être le moment où vous entrez dans un salon de coiffure et le moment où vous en sortez.
Dans une entreprise l’addition des ces cycles unitaires vous donnera le cycle global d’un ou plusieurs process.
Si vous souhaitez fluidifier vos flux et améliorer la moyenne de vos cycles alors vous adopterez le principe TOM qui consiste à traiter en priorité dans une file d’attente les petits temps opératoires et à libérer ainsi plus vite l’entité liée (pièce, homme, tâche, …) afin que le reste à faire sur cette entité puisse s’enchainer plus rapidement. Ce principe est maintenant pratiqué dans les bureaux de poste où des agents mobiles viennent questionner les personnes en attente sur la nature de la tâche à effectuer pour pouvoir si possible la traiter immédiatement.
Typiquement une pièce ayant des opérations très courtes et qui est géré en FIFO devant une ressource goulot verra son cycle dégradé avec des conséquences finales parfois dramatiques pour une entreprise d’où la nécessité du TOM.
Passons par un exercice chiffré pour démontrer l’impact sur les cycles :
Soit une file d’attente spécifiée ci-dessous :
Sans règle TOM le cycle pour P1 est de 18 mn, pour P2 de 17+18 soit 35 mn, …
Le cycle moyen est alors de 53,5 mn
Adoptons la règle TOM suivante : on fait passer en priorité toutes les tâches dont le temps opératoire est inférieur à 5 mn :
On voit l’impact global de la règle TOM, le cycle moyen est de 34,4 mn soit une réduction de 36 %. Mais encore plus spectaculaire, pour la priorité P8 nous sommes passés d’un cycle de 53 mn à un cycle de 8 mn soit une réduction de près de 89 % du cycle… Qui dit mieux ?
Il faut donc savoir casser la logique FIFO usuelle et intégrer du TOM pour gagner de la réactivité, de la souplesse et de la flexibilité.
Il est également vrai que cette logique peut être utilisée comme principe du Lean Office, donner des règles TOM à vos équipes pour libérer des dossiers qui pâtiront de la lourdeur d’autres dossiers présents dans la pile. Les administrations s’y mettent de plus en plus pour le bonheur des usagers…
Maintenons, revenons à la question initiale : « Etes-vous TOM ? » car ce principe s’applique évidemment aux tâches quotidiennes qui constituent votre métier : appliquez et ainsi vous verrez avec joie vos collègues louer votre réactivité car autant on peut comprendre d’attendre des travaux lourds et fastidieux autant il est irritant d’attendre la livraison de tâches paraissant plus légères. Face au principe TOM, l’argument usuel : « je suis surchargé, je n’ai pas le temps… » ne tient pas longtemps la route. Alors, êtes-vous TOM ?
Bonjour,
Il y a une erreur dans la phrase ci-dessous
« Mais encore plus spectaculaire, pour la priorité P8 nous sommes passés d’un cycle de 53 mn à un cycle de 8 mn soit une réduction de près de 89 % du cycle… Qui dit mieux ? »
on devrait plutôt lire :
« Mais encore plus spectaculaire, pour la priorité P8 nous sommes passés d’un cycle de 75 mn à un cycle de 8 mn soit une réduction de près de 89 % du cycle… Qui dit mieux ? »
Bonjour Joelle,
exact merci de votre vigilance
Sébastien