Aujourd’hui je vais vous donner une méthode vraiment radicale pour économiser plusieurs dizaines de milliers d’euros à une entreprise si celle-ci fait appel à des intérimaires pour faire face aux augmentations d’activité !
Un challenge de taille…
Cette idée m’est venue suite à un premier rendez-vous client… Le sponsor du projet, pour lequel je suis sollicité, m’annonce qu’il souhaite passer un site de 4-5% de rentabilité à 8-9% de rentabilité… Connaissant un peu le secteur d’activité, je trouve l’objectif ambitieux, mais rien n’est impossible… Alors, je lui demande selon lui quels sont les leviers que nous avons à notre disposition pour améliorer cette rentabilité.
Des leviers très faibles dans la boîte…
Les leviers qui ressortent sont les problèmes qualité, mais il semblerait que les enjeux financiers ne soient pas assez conséquents pour atteindre notre objectif… (Cela restera à vérifier…) 🙂 Il y a ensuite la masse salariale et d’autres aspects un peu trop sectoriels pour que je puisse vous les dévoiler. Bref, il y a très peu de marge de manœuvre à leurs yeux, et c’est d’ailleurs pour cela qu’il font appel à quelqu’un comme moi pour être l’oeil neuf capable de déceler des gisements de rentabilité qu’ils n’auraient pas vus.
Comment faire naître une idée en conduisant…
Sur le trajet du retour, j’ai commencé à chercher quelques pistes pour accroître la rentabilité de ce site avant même de le visiter… J’aime bien avoir des idées en amont pour pouvoir les challenger sur place. 🙂 En plus, la conduite sur autoroute ou dans les bouchons est un moment privilégié pour faire travailler le cerveau.
Euréka : Un levier en dehors de la boîte !
La première chose que je me suis dite c’est qu’il fallait que je sorte de ma boîte ! En plus de me le dire souvent (think out of the box, think out of the box, think out of the box…), le client avait lui-même mentionné qu’il ne se refuserait aucune solution… Ensuite, je me suis rappelé qu’en période de suractivité, leur effectif augmentait de 40% du fait des intérimaires…
En mélangeant ces deux inputs du client dans mon shaker systémique, l’idée fit son apparition… Utiliser le personnel les services supports pour absorber les surcharges d’activité.
Après avoir fait travailler mon cerveau droit pour profiter du pouvoir énorme de mon intuition, je m’en suis remis à mon cerveau gauche pour revenir à un peu plus de rationalité et analyser cette solution de plus près. Je me suis alors souvenu que c’était précisément ce qui était fait dans les grandes surfaces pendant les périodes de Noël… Dans mes expériences passées, c’était également ce que nous faisions pour la réalisation des inventaires périodiques. Bref, c’était une solution qui pouvait marcher.
Évidemment, il reste des éléments à vérifier (saisonnalité de l’activité, intensité des pics d’activité, overlap des pics d’activité entre l’exploitation et les services supports) et quelques outils à mettre en place (planning de suivi du volume d’activité, seuil d’alerte pour faire appel aux ressources nécessaires par anticipation…), mais j’avais déjà là une belle idée que je pourrai challenger lors de ma première visite sur site ! 😉
Conclusions de tout cela :
– Penser à réduire le coût des intérimaires en faisant appel aux ressources sous exploitées de l’entreprise. Pensez à la loi de Parkinson : Donnez 5 tâches à faire à une personne dans la journée et il mettra une journée pour les faire, donnez lui 2 jours pour faire les 5 tâches et il mettra deux jours pour les réaliser. Conclusion, jusqu’à un certain seuil, le temps d’une tâche prend le temps qu’on lui accorde… Il est donc tout à fait possible dans la plupart des cas de demander aux ressources supports de venir en aide à l’exploitation.
– Rappelez-vous qu’une organisation est une entité globale qui dégage une rentabilité globale… Il n’y a pas de rentabilité du service comptabilité, il n’y pas de rentabilité du service information, il n’y a pas de rentabilité de l’exploitation… Si vous entendez parler de coût de revient des services supports, dites vous que c’est une hérésie du contrôle de gestion ! Il n’y a qu’une rentabilité et c’est celle de l’entreprise dans son ensemble. A partir de là, il n’y a plus qu’à faire travailler tout le monde sur le même objectif.
Au-delà du cas particulier, voici une méthode imparable pour trouver des solutions innovantes :
- Recueillir le maximum d’information
- Faites infuser dans votre tête toutes ces idées (l’intuition est une gymnastique qui se travaille)
- Dès que l’idée pointe le bout de son nez, laissez-lui une chance de survie (les idées les plus jeunes sont les idées les plus fragiles) en cherchant avant tout les points positifs.
- Passer en mode rationalisation et testant l’idée et en cherchant systématiquement des améliorations à apporter lors des problèmes apparaissent. Il est possible que cette idée ne soit pas bonne, mais il est aussi possible que ce soit une idée de génie. Plus fréquemment ce sera une idée qui ne vaut pas grand-chose, mais qui donnera naissance à une autre idée, qui donnera naissance à une autre idée, qui donnera naissance à une autre idée…, qui donnera naissance à une idée de génie !
Et vous, avez-vous déjà testé la solution d’utiliser l’équipe support en cas de suractivité? Quel est votre processus pour trouver des idées innovantes ?