:: – Article proposé par François MOMAL, Consultant en Lean Six Sigma – ::
De la physique newtonienne à l’approche probabiliste…
Dans mes vieux souvenirs de physique des particules, il me revient à l’esprit qu’il est impossible de déterminer avec précision la position d’une particule (comme dans la physique newtonienne). Cela n’a d’ailleurs pas de sens et les physiciens quantiques préfèrent utiliser un raisonnement probabiliste où l’on représente les particules par des nuages de « probabilité » de présence. Passer de la physique newtonienne à cette physique probabiliste fut une véritable révolution culturelle.
Attention, une moyenne peut cacher une distribution !
Il en est de même pour le LSS. De nombreux managers raisonnent encore avec une logique à « un point » c.à.d. très souvent en ne considérant que la moyenne. J’ai le souvenir d’un échange avec un manager d’un grand groupe industriel français (à forte population d’ingénieurs) où pour comparer deux situations avant/après action d’amélioration sur des coûts d’audits internes, le manager se fiant uniquement sur la différence des moyennes avant/après était persuadé que la différence était réelle. En fait le test d’hypothèse sur les deux distributions avant/après faisait clairement apparaître le fait que la différence n’était pas « significative ».
La nécessité de réintroduire une approche probabiliste…
Cet exemple paraît simple à des gens au fait des tests d’hypothèse comme les GB ou BB. Mais en fait il s’agit là aussi d’une révolution culturelle dans bon nombre d’entreprises.
De même la notion d’intervalle de confiance est encore peu utilisée par nos managers. Pourtant donner une valeur unique pour une prévision de coût ou de délai de réalisation d’un programme n’a pas de sens. Là aussi il faut introduire un raisonnement probabiliste sur mes données d’entrée X et sur mes sorties Y.
Ainsi, en utilisant par exemple les techniques de Monte Carlo (techniques probabilistes où on estime la loi de variation d’une sortie Y d’un processus en fonction des lois de variation des entrées X du processus cf. figure 2), le manager de projet pourra connaître la confiance qu’il peut accorder à un Coût ou à un Délai avant de les communiquer à son Client. On retrouve ici les notions de risque Client et de risque Fournisseur.
Au revoir l’entreprise de Grand Papa, les natïfs du Lean Six Sigma arrivent !
LSS avec ses différents outils statistiques a un rôle primordial dans cette révolution culturelle. Bien souvent les GB ou BB sont les fers de lance au sein de l’entreprise de cette approche quantitative probabiliste de la gestion de projet ou des risques associés.
L’entreprise de Grand Papa découvrait à ses dépends les risques une fois ceux-ci avérés. L’entreprise à gestion « probabiliste » met en place une gestion proactive qui lui permet d’évaluer et de gérer ses risques futurs. On passe d’une culture d’indicateurs prenant une valeur unique portant sur le passé (indicateurs de type « rétroviseur ») à des indicateurs probabilistes en support de la prise de décision.
Voilà pourquoi les outils du LSS ne sont pas des gadgets !
Tous les outils statistiques présentés en formation GB/BB vont dans ce sens et ne sont en rien des « gadgets » mais les bases d’une saine gestion du risque et d’une bonne prise de décision au sein de l’entreprise. On rejoint ici les notions propres aux niveaux 4 et 5 du CMMI (modèle de maturité des organisations) que nous développerons dans un prochain article.
:: – Article proposé par François MOMAL, Consultant en Lean Six Sigma – ::
J’ai quelques notions de maths, je ne suis pas GB ou BB. Au même titre que j’ai un peu ramé sur le chapitre Mesurer du livre « à la découverte du LSS » (écrit par un certain Florent Fouque), j’ai beaucoup de mal à suivre la construction des graphs et le raisonnement de l’article ci-dessus.
Y a t-il moyen de faire la même chose avec un exemple trivial ou bien de donner quelques références pour potasser le sujet ?
Merci !
Florent FOUQUE ? Connais pas moi… ;-D
Plus sérieusement, merci Tony de faire part de vos difficultés à appréhender certaines publications.
Évidemment, nous aurons l’occasion de revenir sur ces points avec un angle un plus initiatique… 😉
Mais je crois aussi qu’il est bon pour EOTV de publier des papiers de différents niveaux pour que tout le monde (les « jeunes » initiés comme les « experts ») trouve de quoi alimenter sa réflexion.
Au plaisir.
Florent.