L’excellence opérationnelle regroupe une multitude de méthodes et d’outils pour aider les entreprises à devenir plus performantes.
Mais avant d’atteindre l’excellence opérationnelle et de maitriser les outils de cette discipline, il convient d’en adopter les postures !
Je vous propose donc de vous livrer ici 5 trucs à savoir pour prendre le meilleur départ vers l’excellence opérationnelle…
1 – Prendre conscience que les problèmes d’aujourd’hui sont les issus des solutions d’hier
La loi de l’évolution fait que les problèmes que nous avons aujourd’hui sont souvent la résultante des solutions brillantes que nous avons trouvées dans le passé.
Quand les ingénieurs de la Nasa ont travaillé sur la problématique de l’éclairage sur la Lune, ils ont eu bien du mal à trouver une solution. D’après les simulations, aucune ampoule ne tenait l’écart de température entre le jour et la nuit…. Cela faisait éclater la cloche de verre. Ils ont bien tenté de trouver des matériaux plus robustes… Ils ont même essayé des systèmes pour refroidir le verre le jour et le réchauffer la nuit pour réduire cet écart de température… Mais rien n’y faisait. Le problème restait le même. Les ampoules ne tenaient pas.
Et puis un jour un ingénieur est arrivé avec la solution… Il n’était pas plus intelligent que les autres, mais simplement il avait su identifier la solution d’hier qui devenait le problème d’aujourd’hui. La cloche de verre permet de protéger le filament de la combustion au contact de l’air. Or il n’y a pas d’aire sur la Lune… Alors pourquoi devrait-on utiliser une cloche de verre ?
Quand on recherche l’excellence opérationnelle, on a franchi une belle barrière psychologique quand on a pris conscience de ce phénomène ! Pourquoi ? Simplement, car les solutions doivent évoluer avec leur contexte. Ce phénomène justifie donc cette idée que l’amélioration doit être continue et que l’excellence n’est pas un état stable que l’on aurait trouvé en ajustant tous les paramètres de l’entreprise.
2 – Voir chaque problème comme une opportunité de s’améliorer
Une autre leçon à tirer du fait que les solutions d’hier sont nos problèmes d’aujourd’hui, c’est que personne n’est responsable des problèmes.
Personne n’est responsable des problèmes, car les situations changent comme on l’a vu… Mais ça n’est pas la seule raison… La deuxième explication c’est que personne ne vient intentionnellement au travail pour mal faire les choses.
Si on est amené à constater une déficience, c’est généralement à cause d’une façon de faire qui n’est pas adapté.
Bref quand il y a un problème il faut davantage se soucie de ce qui provoque le mauvais comportement que de blâmer le comportement lui-même.
Alors si ça n’est pas les personnes qui sont responsables des problèmes, pourquoi perdre autant de temps à trouver un coupable pour le blâmer ? En agissant ainsi, le plus souvent le problème persiste, car on ne s’est pas attaqué à la cause racine.
A partir de ce principe, il faut envisager tout problème comme une opportunité de s’améliorer. Vous l’opportunité dans le problème c’est se projeter dans l’amélioration.
Une entreprise sans problème c’est une entreprise sur le déclin… Pensez à cela ! Où sont les problèmes qui vous permettent de vous assurer que vous avancez ?
3 – Avoir une vision transversale du processus
La plupart des déficiences dans nos entreprises viennent du manque de visibilité sur le processus global. Chacun s’occupe de sa petite parcelle et essaie d’améliorer ses indicateurs locaux.
Avec les outils de cartographie comme la Value Stream Map ou le SIPOC, on comprend immédiatement que le rôle que nous jouons sur un poste de travail peut avoir des incidences sur l’ensemble du processus.
Évidemment, les outils de cartographie permettent d’aller plus loin que la simple prise de conscience de la transversalité du processus. Mais quand un employé prend conscience RÉELLEMENT, que son travaille fait partie d’un tout… Je ne peux pas imaginer que sa façon de travailler ne chemine pas vers l’excellence opérationnelle.
4 – Avoir de l’empathie pour son client
Avoir de l’empathie c’est la capacité à se mettre à la place de l’autre pour ressentir les mêmes choses.
Trop souvent, nous nous évertuons à bien faire notre travail sur la base du système d’information que nous avons construit nous même pour évaluer la qualité de ce travail.
Ainsi, nous construisons des solutions sur la base de nos compétences techniques et sur ce que nous percevons des besoins du client.
Avoir de l’empathie c’est se mettre en capacité de faire totalement abstractions de ce que nous sommes et de nos compétences. L’idée est d’éviter le piège de modeler le besoin du client au prisme de nos compétences et de nos propres besoins.
Quand Walt Dysney faisait le tour de son parc d’attractions en construction en se mettant accroupis tous les 10 mètres pour s’assurer que n’importe où dans le parc, à la hauteur d’un enfant, on voyait le château… Il avait compris ce que c’était l’empathie pour le client ! 😉
5 – Apprendre à faire pour savoir
Trop souvent dans les entreprises nous cherchons à bien comprendre tous les paramètres d’un problème pour imaginer la solution idéale…
Cette aptitude que nous avons à savoir avant de faire est sclérosante et nous enferme dans une boucle sans fin où plus on en sait et plus on veut en savoir. Arrive ensuite le moment où nous en savons tellement que nous nous perdons dans le détail pour finalement avoir le sentiment de ne plus rien savoir. Pas vrai ? 😉
Pour éviter ce piège, il faut comprendre l’importance de faire pour savoir ! C’est en confrontant nos idées à la réalité du terrain que nous saurons ce qui va et ce qui ne va pas. Il sera alors temps de modifier les choses pour améliorer la solution pour la faire cheminer vers la solution « idéale » du moment.
À partir de ces 5 petits trucs d’une immense portée, je pense que n’importe qui peut se lancer dans l’excellence opérationnelle avec succès… Le dernier petit truc invitant bien sûr à ne pas trop réfléchir avant d’opérer cette transformation ! 😉
Et vous ? Quels sont les petits trucs que vous donneriez au quidam qui souhaite se lancer dans l’excellence opérationnelle ?
Cet article participe à l’évènement inter-blogueurs « Echanges de compétences » organisé par le blog Copywriting Pratique. Si vous avez lu cet article, à combien l’évalueriez-vous sur 5 ? Cliquez sur la note de votre choix : 0 – 1 – 2 – 3 – 4 – 5
Bonjour,
J’ai été frappé de voir que tes 5 conseils, s’apparentaient fort à ce que je préconise dans mes séances de « thérapies de l’instant ». 1/ L’importance d’être avec ce qu’il se passe au moment où. 2/ Apprendre se fait à partir de problèmes alors pourquoi vouloir les éviter ? 2/ Développer sa capacité d’explorer ce qu’il se passe autour et en soi. 4/ Pratiquer les 5 vertus de l’amour (patience, respect, persévérance, douceur et humilité). 5/ C’est par l’expérience que l’enfant commence son apprentissage, pourquoi cela changerait ?
C’est intéressant dans le voir dans une autre thématique, qui plus est, la tienne. Merci – Si cela te dit va voir mon article « 5 clé pour sortir de la crise »
Bien à toi
Merci Didier de ton retour sur mon article ! 😉
J’ai tenté de lire le tien, malheureusement je ne suis pas rentré dedans… J’ai bien peur que mon cadre de référence ne soit pas assez souple pour y intégrer ta discipline…
Je réessaierai plus tard ! Je m’y suis repris à 6 fois avant de rentrer dans La Méthode d’Edgar Morin… Au final, ce livre m’a transformé. Voilà une bonne raison de renouveller l’aventure ! 😉
Au plaisir de te lire.
Florent.
Bonsoir Florent, Merci de ton retour et de ta sincérité. Je connais cela aussi, certaines personnes m’ont passé des infos ou des vérités que j’ai mis parfois dix ans à comprendre. La compréhension est venue après des changements dans ma biochimie comportementale ou conditionnement comme tu veux.
J’ai été sur Wiki pour me renseigner sur Morin, j’ai lu rapidement, mais son couple espoir/désespoir m’a fait faire le rapport avec le fait que dans une crise individuelle, cela se passe exactement de la même façon, tu crois que tu vas toucher le fond et brouf !transformation inespérée. J’aime voir des idées semblables dans des contextes complètement différents. Ainsi, je faisais de l’anti-gymnastique à une époque où Bertherat préconisait d’effectuer des petits mouvements, qui pouvaient être douloureux, sans vouloir changer quoique ce soit, elle prétendait que la musculature allait s’y faire et lâcher – c’était vrai. J’ai retrouvé cette vérité dans une méditation bouddhiste et dans les propos de Jean Bouchart d’Orval dans son ouvrage au coeur de l’instant. Je lirai plus amplement Morin. Pour mieux pénétrer la vision que j’expose, si tu veux, tu peux :
visionner cette vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=60rfcLDHTBU. Je te propose aussi de méditer deux citations du fabuleux Einstein : “La vraie valeur d’un homme se détermine d’abord en examinant dans quelle mesure et dans quel sens il est parvenu à se libérer du Moi.” et “ Le problème de notre temps n’est pas la bombe atomique, mais le cœur de l’homme.” Merci et au plaisir. Didier
Bravo Didier pour avoir trouvé dans l’étendue du travail d’Edgar Morin son expression de la dualité espoir/désespoir qui semble rejoindre l’approche sur laquelle tu travailles.
La conviction d’Edgar Morin (exprimé dans « La Voie », livre que je n’ai pas lu mais dont je compris quelques idées au travers d’émission où ce magnifique nonagénaire s’exprimait) est que plus nous avançons dans le temps et plus le désespoir grandit. Mais dans la pensée complexe, la dualité tient une place importante. Ainsi, il ressort qu’il n’y peut y avoir d’ordre sans désordre (le désordre étant un état transitaire nécessaire entre un ordre et un ordre nouveau), de vie sans mort (nous vivons de la mort de nos cellules, et nous finissons pas mourir d’avoir vécu…) et donc de désespoir sans espoir. Voilà ce qui amène Edgar Morin à expliquer que plus le désespoir sera grand et la situation catastrophique, et plus l’espoir d’un renouveau seront présents.
En systémique c’est ce qui est appelé une boucle de régulation.
L’autre hypothèse est celle qui consiste à penser qu’il n’y aura pas de régulation… La boucle de renforcement conduisant irrésistiblement à l’explosion ou l’implosion du système.
Le Lean repose sur le côté « cybernétique » de l’approche systémique… Le sujet que nous évoquons là penche davantage du côté de la pensée complexe, la « V2 » de la systémique… dont Edgar Morin est des un des plus grands (si ce n’est LE plus grand) contributeurs.
Merci pour ce partage ! 😉