Le terme de « management des 3% » a été introduit par Gordon Forward, ancien directeur de Chaparal Steel.
Le management des 3% c’est le fait de définir des contraintes pour tout le monde alors même que le problème initial à résoudre ne concerne qu’une infime partie des employés.
Vous connaissez certainement des anecdotes de ce genre ?
La mise en place d’une procédure stricte d’approvisionnement de fournitures de bureaux (mises sous clé) parce qu’une fois, une secrétaire en a profité pour remplir le cartable de rentrée de ses enfants.
L’obligation de passer par une agence de location de véhicules (avec tout ce que cela entraîne comme contraintes pour récupérer le véhicule et le redéposer) ou le train (qui peut vite devenir une galère si vous devez vous rendre dans un coin mal desservi) parce qu’une fois un rigolo s’est empoché 1000€ de frais kilométriques en faisant Paris Marseille avec sa voiture.
On ne compte plus les exemples de ce genre dans nos entreprises… Le pire, c’est qu’au fil des années ces procédures génératrices de gaspillages s’accumulent jusqu’à coûter des sommes extravagantes. Au-delà du coût financier, ce genre de procédure génère une forte démotivation et déresponsabilisation des employés…
A l’évocation de ces exemples on comprend assez aisément la stupidité de ces décisions.
Mais ça ne serait pas très fair-play de s’en arrêter à ce constat sans chercher à comprendre ces déviances…
Pour commencer, ce genre de décision leur évite d’avoir à affronter le cas particulier dont le comportement a dérivé. En effet, il est plus simple de lancer une nouvelle procédure que de chercher à comprendre les motivations d’une personne que l’on pense a priori mal intentionnée.
Ensuite, ce genre de procédure permet d’ôter la responsabilité des erreurs aux managers. Bah, oui, si les employés ne respectent pas scrupuleusement les procédures, alors franchement, ils n’y sont pour rien !
Bref, vous voyez à quel point ce système est pernicieux ?
Au-delà des points négatifs déjà énoncés, se concentrer sur les éléments perturbateurs montre à tous les employés qui veulent faire avancer l’entreprise, qu’il faut être un perturbateur pour générer une réaction du management.
D’ailleurs, combien de projets sont embourbés car le chef de projet passe tout son temps à vouloir convaincre les réticents au lieu de prolonger la ferveur des plus enthousiastes ?
Et au final, pour quelle efficacité ?
On a vu que le management des 3% pouvait coûter en gaspillage financier et humain… Essayons de voir ce que cela fait gagner en contrepartie… D’après vous ? Franchement, peanuts ! Zéro ! Nada ! Pourquoi ? Parce que ceux qui ont un esprit malsain trouveront toujours le moyen de contourner la procédure pour faire ce qui leur plaît !
Enfin, c’est mon avis. Le management des 3% est un puits sans fond. Si vous voulez le boucher, arrêtez de le pratiquer et concentrez vous sur le potentiel incroyable de vos employés.
Bonjour
Merci pour cet article tres unteressant
Je souhaiterais m’inspirer de cela pour initier une prise de consience au niveau du comite de direction de la societe pour laquelle je travaille et je recherche donc des references biblio en Anglais (je travaille a Hong Kong) sur cette « theorie »
Malgres mes longues recherche sur google, je n’arrive pas a en trouver
Pourriez vous m’aider ?
D’avance merci
Bien a vous
Philippe