Pour les passionnés de l’excellence opérationnelle comme moi, internet est un terrain de jeu exaltant… Il suffit de visiter et/ou d’acheter sur les sites pour observer les techniques employées par chacun.
Personnellement, j’essaie d’utiliser internet pour la grande majorité de mes achats, tant cela m’économise de l’argent et du temps. Fournitures de bureau, matériel, réservation de train, achat de livre, achat de prestations graphiques, de prestation de développement informatique, édition de mes ouvrages… Même ma banque professionnelle est en ligne !
Si je vous raconte tout cela, c’est que j’ai récemment connu une mésaventure avec un site français… Pour plusieurs raisons j’ai été déçu par le service rendu :
- une inscription qui prend plusieurs jours de validation,
- une ergonomie qui rend le service inopérant,
- une prestation de mise en relation où un pseudo principe d’enchère à la baisse sur le prix horaire cache un ajustement des tarifs sur le temps passé,
- un manque de visibilité sur les tarifs proposés par les prestataires avec qui nous sommes mis en relation, ce qui donne lieu à des quiproquo,
- des prestataires qui postulent aux annonces et qui par la suite ne prennent pas le temps de répondre aux messages,
- un nombre de réponses très faible aux annonces parues,
- des fonctionnalités qui sont apparentes avant l’inscription et qui disparaissent une fois inscrit,
- des mails automatiques envoyés depuis la plateforme qui peuvent se renouveler une dizaine de fois par jours pour nous relancer sur une action qui a déjà été réalisée,
- …
Bref, une qualité de service qui n’était pas au rendez-vous. J’envoie donc un mail pour demander d’arrêter d’être spammé par les mails de la plateforme. Puis comme la prestation n’a pas été réalisée (je n’ai pas été mis en relation avec un prestataire à même de réaliser l’annonce que j’avais déposée), je demande le remboursement avec une facture d’avoir.
Je vous passe les détails, mais en gros, ils sont très contents que je leur fasse un retour avec autant d’éléments concrets pour les aider à s’améliorer (et oui, je suis comme ça moi… :-D), mais que pour ce qui concerne le remboursement, ils s’y refusent… Me rappelant au bon souvenir des conditions générales de vente.
S’en suit alors une suite de mails chronophages à batailler pour savoir sur quels critères repose le droit de rétractation des 7 jours applicables à la vente par correspondance… Bref, tout ça n’est pas très intéressant…
En revanche, ce qui est intéressant, c’est d’étudier l’approche client de cette entreprise…
Face à un client qui est insatisfait, la personne cherche à avoir raison plutôt que de satisfaire son client. A aucun moment, cette personne ne s’est demandé « Qu’est-ce qui fait que ce nouvel inscrit, depuis son inscription à aujourd’hui, nous manifeste autant de problèmes ? ». Elle ne s’est jamais préoccupée de connaître mon besoin pour savoir pourquoi le site tel qu’il est fait aujourd’hui ne répond pas à mes EXIGENCES CRITIQUES. Son seul souci était d’avoir raison.
Personnellement, ça ne m’intéresse pas de savoir si c’est moi ou ce site qui a raison. Je sais où est ma valeur ajoutée et je ne vais surtout pas prendre le risque de poursuivre ces échanges interminables…
Pour conclure sur une note positive, voici les possibilités qui étaient offertes au service client de ce site :
- Comprendre dès mon premier mail qui j’étais et pourquoi je m’étais inscrit sur leur site.
- Se mettre à la place du client pour mieux entendre mon besoin et mes difficultés.
- Se mettre dans une position de recherche de solution plutôt que celle d’une recherche du coupable.
- Profiter de ce problème pour me transformer en client fidèle (sujet sur lequel j’aurai l’occasion de revenir).
Bref, cette entreprise gagnerait à écouter la voix du client… Si chère à l’excellence opérationnelle !
Et vous, avez-vous une petite anecdote à nous raconter sur une mésaventure liée à la voix du client ? 😉
Bonjour Florent,
Hier soir, mon voisin m’interpelle et m’évoque son aventure récente avec un opérateur de Téléphonie-Internet.
Contacté par le service commercial, on lui propose de passer son débit de 2Mo à 8Mo, afin d’améliorer la qualité de la prestation Internet. Une bonne démarche proactive pour mieux satisfaire les clients. Bravo.
Une fois le paramétrage effectué par l’opérateur, il se passe un événement surprenant (rien d’étonnant quand on touche à l’informatique) prévisible statistiquement : la connexion Internet se coupe régulièrement dans la journée.
On arrive tout naturellement à l’étape « hot line » avec la méthode « écouter la voix du client ».
• Le voyant de connexion est-il allumé ?
• Votre modem est-il branché ? On ne se sait jamais !
• Pouvez éteindre et rallumer le modem ?
• …
Argument avancé par mon voisin : J’ai testé le modem chez quelqu’un d’autre et cela fonctionne à merveille. Il y a donc a priori un souci avec ma ligne. Après cette liste de questions (écoute active ou interrogatoire ?), tout est normal pour nous. Nous « ne sommes pas coupable ». en quelque sorte.
A force d’instance, au bout de une semaine, mon voisin arrive à discuter avec un technicien de la hotline (principe d’escalade des tickets, suite à l’insistance de la part du client). En jouant directement avec le paramètre de débit, il se rend compte que le débit de 8Mo ne passera pas car la distance avec le central téléphonique est trop importante (réduction de la force du signal) : Problème de stabilité de la ligne en fonction des heures dans la journée.
Résultat : aujourd’hui cela fonctionne à nouveau, mais pas à 8Mo évidemment !
Cette histoire nous amène à la même conclusion que Florent :
« Bref, cette entreprise gagnerait à écouter la voix du client… Si chère à l’excellence opérationnelle ! »
Cordialement
Pascal Weber
Merci Pascal pour ce beau témoignage ! 😉
C’est marrant j’ai connu la même mésaventure il y a quelques années. Même symptôme, même cause racine.
Comme quoi, malgré l’avance technologique des opérateurs côté transposition du besoin client, les choses n’avancent pas très vite.
A bientôt.
Merci, J’aime ce sujet
Prof EPS et coach, une image sportive et oui!
Imaginez un combat de judo.
Je pousse donc tu pousses.
Ou action réaction …
Plus je pousse et donc …
OUI
Plus il pousse
et donc au final un bel équilibre
alors rien ne change.
Par compte si je ne pousse pas mais je fais un pas vers l’autre en me plaçant à ses côté…
alors là je vois ce qu’il voit,
je comprends son point de vue et
par miracle ou naturellement (ça dépend de vos convictions) le changement deviens facile.
Moralité: il est souvent plus facile de faire avec que contre.
Au plaisir
Gérard
Effectivement Gérard, voilà une belle analogie qui fait sens…
De mon côté, je connaissais celle de la Tour de Pise. Le principe : si nous sommes deux chacun d’un côté de la tour, l’un la vois penché à gauche quand l’autre la vois pencher à droite. C’est la situation de départ quand nous communiquons avec quelqu’un. Si chacun reste à sa position, on reste chacun sur l’idée que l’on a raison. Mais si chacun fait un quart de tour pour se rejoindre, alors les deux visions s’alignent et la tour de Pise ne penche plus, elle est droite.
Pour améliorer l’efficacité d’une communication, il faut donc commencer à faire un pas vers l’autre et ainsi l’inciter à faire de même… Par la suite, tout va mieux.
A bientôt.
La démonstration est pertinente dans un monde parfait. Au délà de ça, la personne au bout du fil dans ce cas comme dans le cas d’une hotline cherche t-elle à avoir raison ou simplement à se débarasser d’une épine dans le pied ?
Je prends l’exemple de la caissière du supermarché qui traine à passer mes articles et fait la tronche ! La voix du client (en l’occurence moi) dit que je suis pressé et que j’aime revenir voir la caissière quand elle est souriante.
Puis je fais un pas vers elle (à coté d’elle même) : elle est mal payé, son responsable lui prend la tête, elle est a coté de la porte et se gèle dès qu’un client entre, elle a envie de faire pipi depuis 15 minutes mais ne peut pas fermer sa caisse.
En espérant ne pas être trop hors sujet (je suis novice en excellence opérationnelle), les préconisations en conclusion de l’article tombent sous le sens mais la mise en oeuvre est sans doute plus compliquée, non ?
Merci :o)
Bonjour Tony et merci de votre contribution qui est loin d’être malvenue ! ;-)Bonjour Tony et merci de votre contribution qui est loin d’être malvenue ! 😉
Effectivement, il est inimaginable pouvoir satisfaire les clients indépendamment des salariés.
De mon point de vu, il y a une interdépendance (et non une opposition) entre la satisfaction des 4 parties prenantes de l’entreprise : les clients, les salariés, les employés et les autres tiers (états, société, fournisseurs…).
Au plaisir de vous lire.
Florent.
PS : En l’occurence, la personne que j’ai eu été un des dirigeants… 😉
Effectivement, il est inimaginable pouvoir satisfaire les clients indépendamment des salariés.
De mon point de vu, il y a une interdépendance (et non une opposition) entre la satisfaction des 4 parties prenantes de l’entreprise : les clients, les salariés, les employés et les autres tiers (états, société, fournisseurs…).
Au plaisir de vous lire.
Florent.
PS : En l’occurrence, la personne que j’ai eu été un des dirigeants… 😉
Pour revenir sur les préconisations que je donne en conclusion de l’article… Je ne pense pas qu’elles soient si difficile à appliquer… En tout cas, personnellement j’arrive à m’y tenir ! 😉