11 – Le standard
Patrick souhaitait stabiliser cette situation avant de franchir un nouveau cap de performance. Sa salle pouvait encore accueillir beaucoup plus de clients mais il devait souffler, faire de cette situation un standard, et rétablir sa trésorerie. C’est donc sur ce rythme qu’il termina son troisième exercice avec pour la première fois un bénéfice à la clé. Il décida de ne pas se servir de dividendes mais de provisionner cet argent pour financer sa prochaine étape. Laurent, de son côté avait obtenu son diplôme et décroché son premier poste d’ingénieur en amélioration continue dans une PMI du Sud-Ouest.
Le coaching dominical avait ainsi pris fin mais Patrick se sentait armé pour poursuivre l’aventure seul : sa vision des choses avait définitivement basculé et il était maintenant capable de se concentrer sur les indicateurs globaux sans se polluer de considérations analytiques. Il ne s’expliquait donc ni comment ni pourquoi cette cohorte de consultants au brushing impeccable était jadis restée aussi longtemps dans son usine alors que quelques séances de travail avec son frère avaient suffi pour le mettre durablement sur les rails du progrès… Il savait que pour franchir un nouvel échelon, il aurait inévitablement besoin de renfort. Il appela donc Jean-Philippe, un peu penaud, mais cette fois-ci pour lui proposer de s’associer avec lui.
Jean-Philippe n’avait gardé aucune rancœur car il savait bien que Patrick était acculé quand ils s’étaient séparés. Il avait assisté, par curiosité au début, puis avec intérêt et enfin passion, à la résurrection du restaurant : il sentait bien qu’il se passait là quelque chose de peu commun et accepta donc sans hésiter la proposition de son ami. La Belle Équipe avait retrouvé sa configuration initiale mais aussi sa convivialité grâce à la personnalité toujours avenante et joviale de Jean-Philippe. L’heure était maintenant venue de passer à la vitesse supérieure !