Voici une nouvelle vidéo de Joël sur… la TOC évidemment ! 😉
Joël-Henry Grossard est un passionné de la TOC. Il est notamment l’animateur d’un hub très actif sur viadeo. Il alimente également le sujet sur son site theoriedescontraintes.fr
Dans cette minividéo, Joël nous parle du multitâche Vs monotâche.
Joël,
Tout à fait d’accord cependant il serait facile d’appliquer ce principe si l’on était seul à travailler sur les tâches mais ce n’est jamais le cas. En effet dans la plupart des cas une tâche ou une action requiert des acteurs de plusieurs services/organisations. Et tous ces acteurs sont sollicités pour réalisés plusieurs tâches qui ne sont pas toutes liées. Par exemple dans une des unités de production où je travaille le WIP d’actions d’amélioration dépasse les 200 impliquant la prod, les services techniques, la qualité …
Pour être efficace il faudrait que l’ensemble des acteurs ne traitent qu’une tache à la fois de manière organisée. Alors comment organiser ce monotâche collectif ?
Par ailleurs serait-il possible d’avoir le détail du calcul qui demontre l’avantage du monotâche ?
Merci !
Laurent
Laurent, bonjour,
Effectivement le problème est d’autant plus compliqué que le nombre d’acteurs (les ressources) interviennent dans des projets nombreux comportant de nombreuses tâches. C’est pour cela que la gestion multi-projets de la Théorie des Contraintes connue sous le nom de CCPM (Critical Chain Project Management – Management de Projet par la Chaîne Critique) recommande de limiter le nombre de projets simultanément en cours d’exécution à un petit nombre.
Mon propos n’était pas de vous inciter à un monotâche collectif mais de montrer que les effets pervers du multitâche tous azimuts étaient mal compris et mal évalués. Il y a bien entendu du bon multitâche, mais il est bien moins fréquent que le mauvais.
Je prépare un powerpoint qui sera accessible sur mon site dédié http://www.theoriedescontraintes.fr qui reprend le calcul illustrant ces effets pervers dans une situation simplifiée.
Un dernier mot : sur les 280 projets d’amélioration dont vous parlez, combien sont réellement ouverts (c’est à dire en cours d’exécution) en même temps ?
Bien cordialement.
Joël
Dans la démonstration, on prend pour hypothèse qu’on avance sur toutes les tâches en même temps, mais dans la vie réelle, le « multi-tâches » n’est pas tout à fait celui-là : on fait certaines tâches à la suite, comme préconisé par le mono-tâche, et certaines sont systématiquement traitées par petits bouts (avec là en effet temps de « setup » importants). Donc les exemples sont un peu orientés…
Mais ceci dit, je conseille en effet la lecture du livre « critical chain », qui explique comment, par un management intelligent surtout, on peut très significativement accélerer des projets…
Une petite précision pour Anaïs (il n’est pas toujours facile de poser correctement un problème à l’oral). L’hypothèse de la démonstration n’est pas d’avancer sur toutes les tâches en même temps, mais successivement. Une seule ressource se voit affecter n tâches de même durée et les exécute – en multitâche – successivement chacune pour 1/nième. Par exemple pour dix tâches, chaque tâche est effectuée pour 1/10ème puis la suivante pour 1/10ème, etc. Dans la réalité, la proportion effectué de chaque tâche est inégale et varie même pour une même tâche. Cela ne modifie pas le sens du calcul. J’ai même l’intuition, mais pas la démonstration, que ces aléas repoussent encore plus loin dans le temps le délai moyen de réalisation des tâches en multitâche par rapport au monotâche (qui aurait avoir – cette intuition – avec la variance de la somme et la somme des variances). La solution Chaîne Critique traite l’aléa avec des buffers, une limitation du nombre des projets en cours d’exécution simultanément(multiprojets) et une gestion fine des buffers de temps (buffer de projet et feeding buffers).
La présentation Powerpoint de la petite démonstration mathématique est accessible sur mon site http://www.theoriedescontraintes.fr à la rubrique blog ou, plus simplement, en m’envoyant un mail sur toc.jhgrossard@gmail.com en indiquant vos nom, prénom et en objet Multitâche.