:,: Article proposé par Sébastien Barrot, ingénieur mathématicien de formation, actuel Responsable Supply Chain du Groupe Lectra, 17 ans d’expériences dans le domaine de la Supply Chain Industrielle, Gren Belt en Lean et Black Belt en 6-sigmas, passionné par la conduite du changement. Vous pouvez également le contacter sur son profil Linkedin :,:
Reprenons notre fusée symbolisant notre méthodologie d’animation terrain là où nous l’avions laissé au cours du dernier article c’est-à-dire au premier étage. Je repartirai sur l’exemple du support « Totem » où les problèmes et les suggestions sont exprimés via des fiches en T qu’il vous faudra structurer (auteur, date, description du problème, causes possibles, solutions envisagées, commentaires…)
Le leader de l’équipe après avoir débriefé et donc compris la fiche va devoir statuer sur le devenir de celle-ci.
Deux options possibles : soit l’équipe parait autonome pour résoudre en son sein le problème alors le leader devra organiser la résolution en profitant par exemple de la sous-charge pour solder les actions. Je ne serai trop vous conseiller que de prévoir un emplacement très visuel au sein du périmètre de l’équipe pour visualiser l’en-cours des fiches à solder mais aussi les fiches soldées afin de mettre en évidence les actions de progrès.
Les opérateurs en attente de travail pourront ainsi venir à tout moment travailler sur les mises en place …On comprend ici la puissance de la démarche car nous exploitons alors nos temps morts pour nous améliorer plutôt que de les gaspiller…Dans combien d’entreprises, un arrêt de production génère une pression sur les fonctions supports pour alimenter coûte que coûte les ateliers au prix finalement de beaucoup de stress et de désorganisation.
La deuxième option est l’appel au soutien des fonctions supports pour résoudre le problème ou développer l’amélioration décrite via la fiche en T.
C’est le 2° étage de notre fusée. Les fonctions supports usuelles sont : les méthodes, le magasin, les achats, la gestion de production, les approvisionnements, la qualité, … qui finalement sont là pour que la fabrication travaille dans des conditions optimales.
Pour le deuxième étage qu’on appellera par exemple TOP15 (15 mn ou 14 pour les adeptes du rugby ) ou AIC2 (Animation Intervalle Court 2° étage) et de la même façon que pour le 1° étage , il vous faut un animateur, un rituel, des supports efficaces et un périmètre défini.
L’animateur sera bien sûr le leader de l’équipe qui exposera aux représentants des fonctions supports le contenu de la fiche en T. Cette fiche en T sera attribuée à la fonction la plus à même de mener l’action adaptée.
L’action sera alors planifiée en termes de date et la fiche sera déposée dans un tableau dédié ou mise en attente pour évaluation d’un délai. Tout ceci se fait via un rituel qui pourra être par exemple une réunion de 15 mn hebdomadaire ou bihebdomadaire. Les modalités du rituel sont à adaptées suivant le nombre d’actions à adresser, l’éloignement des fonctions supports par rapport au lieu de la réunion. Ce lieu situé évidemment en fabrication doit être visuel et reprendre de façon consolidée les indicateurs du Totem. On l’appelle communément « la place du village ».
Le processus est ensuite itératif car à chaque fois qu’on se retrouve sur cette place, on examine alors les nouveaux sujets mais on regarde aussi la concrétisation des actions arrivées à échéance. Si ces actions ne sont pas terminées alors on note le dérapage sur la fiche (un point rouge par exemple) et on replanifie… Quand la fiche a la varicelle (à vous de fixer le nombre de points rouge possibles : en général 2 max) alors elles remontent vers le 3° étage où elles seront prises en charge par les reponsables des fonctions supports : le sujet est peut être complexe en terme d’interaction, de moyens nécessaires, …
Ci-dessous un exemple de place du village
Constat vécu : suite aux remontées des opérateurs 50 % des problèmes ou plus seront résolus par les opérateurs et le leader eux-mêmes et à minima 80 % ne dépasseront pas le deuxième étage… on résout et on progresse donc vite surtout quand on initiera démarche (= résolution d’un bon nombre de problèmes récurrents jamais réellement appréhendés de façon efficace)
Lors des prochains articles nous verront les écueils possibles de la méthodologie décrite et comment y faire face.
L’implication du terrain et l’amélioration continue est en marche.