:: – Article proposé par Sylvain ROUSSEL – ::
:: – Responsable lean manufacturing chez Facom – ::
:: Auteur de l’article « Boucle de rétroaction et dérive qualité » – ::
J’ai eu l’occasion de visiter un centre de secours (centre de sapeurs pompiers volontaires) et j’ai été impressionné par l’organisation en place.
Je suis totalement novice dans ce milieu – c’était la première fois que je visitais un centre de secours – et j’ai pu identifier un ensemble d’éléments présents dans l’excellence opérationnelle que je vous propose de traiter ci-dessous, avec un œil extérieur.
Le lead time :
Toute l’organisation en place est focalisée sur un but : être capable d’intervenir le plus rapidement possible. Il convient donc que le temps entre l’appel des secours et l’intervention soit optimum afin de répondre au mieux aux attentes du « client ». Pour ce faire le processus de traitement est bien rodé.
L’appel passe par un centre de traitement qui prend les informations nécessaires et ouvre un incident.
Un logiciel permet ensuite d’aider à l’organisation de l’intervention en prenant en compte les ressources disponibles (humaines et matérielles).
Chaque pompier se doit de tenir à jour son calendrier de disponibilité qui est intégré directement dans le système. Concernant les véhicules, le logiciel permet de savoir si la ressource est occupée et à quel endroit elle se trouve (géolocalisation).
A partir de ces données (disponibilité des ressources, géolocalisation, compétences des membres disponibles) le logiciel propose une équipe d’intervention et envoie directement les informations aux membres de l’équipe : numéro du véhicule le plus adapté / endroit de l’intervention / type d’intervention…
Chasse aux gaspillages:
Afin d’être le plus efficace possible un maximum d’éléments est préparé en amont (notamment grâce aux éléments répertoriés précédemment) et on retrouve un fonctionnement similaire aux bonnes pratiques des actions SMED.
Par exemple sortir un brancard se fait par l’intermédiaire de vis à serrage / desserrage rapide. Les outils pour couper les carcasses de voiture en cas d’accident sont directement alimentés (énergétiquement) par le camion, et sont accessibles par des rails bloqués avec des goupilles et des ressorts…
On retrouve aussi un déploiement poussé du 5S : la propreté présente à tous les niveaux, le management visuel (un code couleur est établi en fonction des blessures des victimes par exemple), le marquage au sol qui indique l’emplacement des véhicules ou encore l’identification des éléments (ce qui est présent dans chaque tiroir est indiqué par une étiquette sur le tiroir).
Enfin la qualité des interventions repose beaucoup sur le personnel.
Le facteur humain:
Afin de réaliser des interventions qui se passent le mieux possible, des préoccupations particulières sont apportées à la gestion des compétences.
Des entrainements sont planifiés, des formations effectuées avec recyclages périodiques, des fiches mémo de formation sont éditées pour garder en mémoire les actions à effectuer…. Tout ceci est géré dans une base en lien avec le logiciel gérant les interventions.
Enfin, en cas de situation dangereuse identifiée, une analyse est faite avec plan d’action pour éviter que le problème ne réapparaisse…On est bien dans une démarche d’amélioration continue.
En guise de conclusion:
Le nombre important d’intervention ainsi que l’impérieuse nécessité de réagir vite ont amené ce centre à mettre en place une organisation visant l’excellence opérationnelle
Et vous, avez-vous mis en place dans votre organisation tout ce qui était possible pour répondre au mieux aux attentes de vos « clients » comme si leurs vies en dépendaient ?