Je vous présentais hier le DBR et son fonctionnement… Je vous propose aujourd’hui de traiter la question des temps de pause avec cette méthode de gestion de la production.
-Hé Roger, je pars manger mon casse-croute ! Qu’est-ce que tu fais toi ? Tu viens avec moi ou tu restes bosser ?
-Laisse tomber, je suis complètement à la ramasse sur mon taux de rendement… Je vais relancer un lot de RH150 avant d’aller becter…
-Ok. Ça marche. Bon courage l’ami !
Voilà à peu près le niveau de gestion des pauses avec une gestion de production traditionnelle… C’est à dire une gestion de production dont les objectifs sont linéarisés sur l’ensemble de l’outil de production…
Grâce au calcul des coûts de revient, nous savons qu’une machine doit produire un maximum de pièces pour être « rentable ». À partir de cet indicateur, il suffit aux opérateurs de s’assurer qu’ils atteignent leur taux de rendement pour obtenir les félicitations du jury… 😉
À ce niveau, peu importe de savoir si le stock de pièces RH150 qui est généré permettra de faire expédier une commande ou s’il restera dans les réserves de l’entrepôt. Seul compte la « rentabilité » des machines…
Mais avec le DBR, les choses prennent une tout autre tournure…
Avec le DBR, tout le monde est sensibilisé sur l’utilisation à 100% de la ressource contrainte. Peu importe le taux de rendement des autres postes, si la ressource contrainte est utilisée au maximum, tout va bien.
Comment cela se traduit sur les pauses ?
Avec le DBR, on admet que les opérateurs ne fassent pas travailler les machines si la ressource contrainte est suffisamment alimentée. De fait, les pauses dépendront moins de l’atteinte d’un objectif de production que du besoin d’alimenter le poste contrainte.
En revanche la vigilance sera beaucoup plus intense pour les opérateurs en poste sur la ressource contrainte. Comme la ressource contrainte conditionne l’ensemble du flux de production, il est indispensable qu’il y ait toujours quelqu’un qui veille à son bon fonctionnement !
Il faut bien comprendre qu’avec le DBR (Drum Buffer Rope), tout le monde focalise son attention sur la contrainte pour en maximiser le fonctionnement. À partir de ce principe, la question de la gestion des pauses des opérateurs coule de source… Elles doivent être subordonnées aux besoins de la contrainte.
Voici donc ce que donnerait le dialogue entre Roger et Gérard s’ils travaillaient en mode DBR :
-Hé Gérard, C’est bientôt l’heure de ma pause casse-croûte. Le lot en cours va sortir du four d’ici 20 minutes. Est-ce que tu pourras t’occuper de changement de série ?
-Pas de problème Roger, de toute façon j’ai fini de préparer les lots qui doivent partir au four aujourd’hui. Je vais donc pouvoir m’occuper de ton lot. J’irai manger à ton retour.
-Super Gérard ! À tout à l’heure.
-Ouep ! Bon’Ap Roger… Mais ne mange pas trop quand même ! Tu sais qu’on doit travailler sur le projet SMED du four cet aprèm’…
-Et comment que je m’en rappelle ! Je suis sûr qu’on va gagner une heure par jour avec ce projet !!! Aller à tout à l’heure…
À que c’est beau un monde d’amélioration continue… ;-D
Et vous quels sont vos retours d’expériences sur la gestion des pauses ?
Dans l’émission de demain, nous verrons comment E2V a utilisé la TOC pour optimiser sa gestion de projet…Alors restez connecté !
Bravo Florent,
Tu as mille fois raison. Je traite un sujet comme celui là au moins 2 fois par mois. Ton mini-article est une superbe petite pépite car les lecteurs, si ils l’appliquent, gagneront probablement >10% de TRS sur le goulot…soit>10% de C.A. (si c’est un « vrai » goulot).
Il y a plus de 10 000 cas en France qui sont concernés.
Même si vous n’appliquez rien d’autre de la TOC, faite au moins cela.
Merci Philip,
Venant de ta part, ce compliment est également une pépite ! 😉
A bientôt.
Gardons à l’esprit que c’est également la convivialité qui fait la motivation et la motivation qui amène à l’excellence. J’espère que Gérard et Roger auront tout de même l’occasion de partager de temps en temps des repas et des temps de pause.