:: – Voici une série d’articles proposée par Clément HOSTACHE,
chef de projet et accessoirement passionné par la Théorie des Contraintes – ::
L’IO Map associé aux autres outils des TP
L’article précédent a permis de clarifier les notions de champ de contrôle et de sphère d’influence, et de souligner les écueils à éviter lors de l’élaboration d’une solution par les TP. Avec ces définitions, nous sommes prêts à construire une IO Map solide.
Je voudrais donc maintenant vous présenter les interactions que l’IO Map peut avoir avec les deux premiers outils – Current Reality Tree et Conflict Resolution Diagram – des TP traditionnels, et en quoi elle va aider à obtenir une analyse plus pertinente de la situation. Je vous invite à parcourir les articles précédents si la nature de ces outils n’est pas encore très claire pour vous.
L’IO Map et le CRT :
Pour élaborer le CRT, nous n’avons besoin que du but et des CSF de l’IO Map pour déterminer les UDEs. Les niveaux inférieurs de l’IO Map apparaitront en fait comme certaines causes des UDEs identifiées.
Pour déterminer les UDEs, nous allons simplement examiner le but et chacun des CSF associés, en nous posant la question suivante : remplit-on cette condition aujourd’hui?
Si la réponse est oui, pas d’UDE à l’horizon : il est possible que certains des CSF soient déjà validés dans notre système. En revanche, quand la réponse est non, il suffit de nous demander en quoi nous ne respectons pas cet objectif pour déterminer les UDEs.
En nous limitant seulement à l’étude du but et des CSF de l’IO Map, nous gagnons sur plusieurs plans:
• Génération d’un nombre limité d’UDEs.
• Les UDEs concernent des faits internes au système.
• Assurance qu’il s’agit d’UDEs et non pas de l’affect de certaines personnes.
L’IO Map et le CRD :
C’est dans ce cas de figure qu’un IO Map très développé (avec plusieurs couches d’objectifs intermédiaires) se trouvera utile. En effet, nous allons voir en quoi celui -ci nous permet de rendre bien plus aisée l’étape la plus difficile de l’élaboration du CRD.
Il est généralement facile de déterminer quel sont les deux entités conflictuelles (D et D’) d’un Nuage. En revanche, il est souvent beaucoup moins aisé de donner précisément les deux pré-requis B et C.
C’est là que Dettmer nous propose une méthodologie très puissante. Il nous explique que le nuage peut en fait se retrouver à l’intérieur de l’IO Map, selon trois cas de figure :
• L’objectif commun A est en le but de l’IO Map
• L’objectif commun A est en un CSF
• L’objectif commun est un IO
Dans tous ces cas, les deux entités en conflit sont des IO, à des niveaux plus ou moins éloignés du but et des CSF. Le schéma ci-dessous illustre les trois cas de figure et nous fait comprendre pourquoi il est si peu évident d’identifier B, C et A.
Comme vous pouvez le voir, l’objectif commun A est en fait le point de rencontre des branches dans lesquelles se trouvent nos IO opposés D et D’, logique non?
B et C seront pour leur part les deux conditions nécessaires directement précédant l’objectif commun. Et les intermédiaires (parfois nombreux) entre les autres devraient grandement nous faciliter la tâche quand viendra le temps de lister les présupposés sur lesquels se basent B et C.
Les avantages de chercher le Nuage dans l’IO Map sont donc multiples :
• Facilité d’identification des pré-requis B et C, ainsi que de l’objectif commun A
• Facilité d’identification des présupposés connectant B à D et C à D’
• Assurance de ne pas se perdre dans des considérations hors-système
• Gain de temps
Commentaires :
L’utilisation de l’IO Map en amont de l’analyse classique permet d’élaborer un CRT concis et robuste, et de définir plus aisément les différentes entités du nuage correspondant à la cause racine du CRT. En effet, si nous avons souligné dans l’article précédent les difficultés qui nous attendent lors de la construction d’un CRT, un bon nuage (CRD) est peut-être encore plus difficile à créer du premier coup. Non seulement la définition des deux besoins B et C n’est pas toujours évidente, mais en plus la révélation des présupposés pour chaque relation est moins intuitive qu’elle n’y parait.
Cette première série d’articles a survolé les TP actuels : l’analyse classique ainsi que des surcouches développées plus récemment. La suite n’est pas encore définie. En fonction des commentaires, nous nous pencherons plus en détail sur certains outils, ou encore tenterons d’illustrer ce que nous avons découvert par des exemples pratiques.
Je remercie ceux qui auront suivi la série jusqu’ici, et espère vous avoir fourni quelque chose d’utile.
merci Clément, j’ai appris quelque chose de nouveau sur les TP (à partir de l’épisode 5). L’épisode 8 (celui-ci) est particulièrement éclairant …
Bonjour,
il est dit que le nombre de niveau de NC ne doit pas dépasser 3 à 5.
Mais je suppose qu’une NC peut devenir un objectif d’une IO Map et ainsi développer plus profondément l’IO Map, spécifiquement dans le contexte de l’objectif ?
Merci !
Cordialement,