:: – Voici une série d’articles proposée par Clément HOSTACHE,
chef de projet et accessoirement passionné par la Théorie des Contraintes – ::
Vers quoi faut-il changer ?
Dans l’article précédent, nous avons présenté la logique globale des Thinking Processes, et nous avons étudié la démarche pour répondre à la première des trois questions fondamentales des TP : que faut-il changer?
Je vous propose maintenant de nous pencher sur la seconde question : vers quoi faut-il changer? Nous allons découvrir un outil développé spécifiquement pour répondre à cette question : l’arbre de réalité future.
Le FRT
L’injection qui nous a servi à résoudre la cause profonde du CRT va devenir le socle de notre stratégie future. Nous allons maintenant, en démarrant de celle-ci, construire un arbre de la réalité future de la même façon que le CRT (donc à nouveau logique de suffisance : si … alors …), dans lequel nous déroulerons de manière logique tous les effets bénéfiques (DE ou Desirable Effects) qui résulteront de l’injection que nous avons faite. Un de nos amis d’EOTV, le présentateur de la BiblioTOC pour ne pas le citer, appelle d’ailleurs régulièrement le FRT « la lettre au père Noël ».
Des réserves à apporter ?
Un déroulement aussi rapide de changements sur le papier peut paraitre assez précipité, et certains auront peut-être des réserves quant à la validité des solutions qu’induit notre injection. Tant mieux ! En effet, il est prévu d’ajouter des branches négatives (NBR ou Negative Branch Reservation) basées sur le même principe de relations de cause à effet à notre arbre pour le rendre plus robuste. Gardons à l’esprit que ceux qui vont intervenir dans ce sens ont d’une part une intuition provenant d’une expérience non négligeable dans le fonctionnement de notre système, et d’autre part se soucient du bien-être de ce système (sinon ils ne prendraient pas la peine de nous faire part de leurs réserves).
La figure ci-dessous nous montre la structure d’un FRT, avec une NBR encore non résolue.
En nous appuyant sur l’intuition des participants, nous allons pouvoir renforcer notre ébauche de solution : si nous nous efforçons de décomposer le fondement de ces réserves par un raisonnement de cause à effet, nous serons amenés à trouver d’autres injections nécessaires à la mise en place de notre solution.
En pratique, il faut procéder en trois étapes :
- Se demander d’abord quel est le résultat négatif que l’on anticipe lorsqu’on identifie un élément du FRT qui nous gêne.
- Décomposer le lien entre ces deux entités en une chaine de causes et d’effets.
- Identifier précisément à quelle étape on « permet » l’existence de ce résultat négatif, et trouver une injection secondaire y remédiant, ou éventuellement de choisir de revoir notre solution initiale.
L’avantage est double :
- D’une part nous identifions de manière aussi exhaustive que possible les conditions nécessaires à la réussite de notre projet d’amélioration.
- Et d’autre part nous anticipons les pièges que nous pourrions rencontrer en chemin.
Un FRT sera donc d’autant plus robuste et réalisable que l’on aura travaillé sur ses failles initiales grâce aux NBR.
Dans l’article suivant, je vous propose de passer à la dernière des trois questions fondamentales : comment apporter le changement ?