:: – Voici une série d’articles proposée par Clément HOSTACHE,
chef de projet et accessoirement passionné par la Théorie des Contraintes – ::
Comment apporter le changement ?
Dans les articles précédents, nous avons vu comment répondre aux deux premières questions fondamentales des Thinking Processes :
- Que faut-il changer?
- Vers qui faut-il changer?
Je vous propose maintenant de découvrir une démarche pour répondre à la dernière question : comment apporter le changement? Nous allons étudier deux nouveaux arbres développés dans ce but : le Prerequisite Tree (l’arbre des prérequis), et le Transition Tree (l’arbre de transition).
Le Prerequisite Tree (PRT)
Une fois que l’on a développé notre cible, le futur idéal pour notre système, nous sommes en droit de nous demander ce qui nous empêche de l’atteindre. Si l’on remonte nos raisonnements logiquement, nous avons vu que la condition nécessaire pour atteindre notre objectif est la mise en place dans la réalité de nos injections. Il faut donc nous demander comment passer de l’injection sur papier à la réalité.
Goldratt propose pour répondre à ce besoin de raisonner en termes d’obstacles : il suffit de lister tous les obstacles se situant sur le chemin de la mise en œuvre de notre injection pour ensuite les reformuler en prérequis : des objectifs intermédiaires (IO : Intermediairy Objectives).
Le schéma ci-dessous illustre la structure d’un PRT.
Ces prérequis seront des objectifs plus simples à atteindre, et une fois que nous les aurons tous réalisés, plus rien ne nous empêchera de passer de l’idée de l’injection à sa réalité. Bien entendu, une fois que l’on aura répété cela pour toutes les injections identifiées auparavant, tout notre FRT pourra se dérouler sous nos yeux pour notre plus grand bonheur. Il s’agit donc d’un outil utilisant la logique de nécessité. Le diagramme se lit : POUR SURMONTER <obstacle> IL FAUT <base de la flèche>.
Le Transition Tree (TRT)
D’aucuns seront bien d’accord pour raisonner ainsi, mais ne sauront toujours pas quoi faire pour surmonter les obstacles en question plus haut. En effet dans une organisation quelconque, si certains n’ont pas besoin de plus d’aide pour avancer, d’autres ont besoin d’une feuille de route bien précise. Le Transition Tree répond à ce dernier besoin, en proposant une suite d’actions détaillée servant à réaliser pour surmonter un des obstacles.
Le diagramme suivant nous montre la structure du Transition Tree. Il s’agit à nouveau d’une logique suffisante. On dispose à gauche les besoins d’action, au centre les actions et leurs résultats, et à droite les raisons qui expliquent le résultat attendu d’une action. Nous avons deux types d’ellipses : partant à gauche (pour les besoins d’action) ou partant à droite (pour les raisons d’agir).
Les ellipses de droite se lisent comme suit : POUR ATTEINDRE <objectif ou résultat> IL FAUT <action> CAR <raison action>.
Les ellipses de gauche se lisent : PUISQUE MA SITUATION EST <condition de départ ou résultat précédent> ET QUE JE DOIS <besoin action> ALORS IL FAUT <action suivante>.
De cette manière, le TRT propose une suite d’action simple et détaillée, permettant de prévoir la mise en œuvre du changement désiré. Chaque action est par ailleurs justifiée, ce qui permet à quelque exécutant que ce soit de savoir précisément quoi faire et pourquoi il est supposé le faire.
Avec ce dernier outil, nous aurons normalement répondu à toutes les couches de résistance que l’on peut rencontrer lorsque l’on entreprend un changement dans un système, et nous saurons exactement quoi changer, vers quoi changer, et comment mener le changement.
Vous avez reçu une présentation sommaire de l’approche classique des TP. Il y a de quoi être enthousiaste pour certains, critique pour d’autres. Je vous propose de lire quelques commentaires (n’engageant que moi) dans le prochain article pour clore sur l’approche classique, et ouvrir vers de nouvelles approches qui sont en train de se mettre en place en ce moment-même dans la communauté TOC.