::- Article proposé par David JOB, Consultant en Excellence Opérationnelle -::
::- Pour une nouvelle originale sur un Projet 5S -::
Cet épisode fait partie d’une série d’articles sur un projet 5S diffusée chaque lundi.
Si vous n’avez pas suivi le début :
Prologue
Episode 1
Episode 2
Episode 3
Episode 4
Episode 5
Episode 6
Episode 7
Episode 8
Episode 9
Episode 10
Auditeurs du 5S
Tous les auditeurs internes du système qualité avaient répondus présents, cela faisait en tout 8 personnes.
Pour ne pas alourdir le budget, j’avais décidé que ce seraient les auditeurs ISO9001 qui vérifieraient la déviation du 5S.
En effet, ceux-ci avaient déjà toutes les qualités requises pour la fonction d’auditeur et en maitrisaient déjà la technique, puisqu’ils en exécutaient chacun à peu près 2 par an.
Ils ne leur restaient donc qu’à apprendre le 5S et connaître le travail qui avait été effectué dans l’usine.
Pour effectuer l’audit, j’avais créé une grille d’audit la plus simple possible :
A chaque S correspondait une ligne dont la réponse serait oui, non ou non applicable.
Par exemple : « ranger : le poste de travail est rangé ».
En fonction de ce que l’auditeur cocherait, des points serait attribués : 0 pour NA, 1 pour OK et -1 pour NOK.
Un bonus pouvait être attribué en fonction d’une appréciation globale, qui relèverait la note.
J’avais pris la décision d’un système de point, car bien que scolaire, ce système était objectif et l’attribution d’un bulletin générerait une compétition entre poste de travail qui ne pouvait qu’être positive, pour peu que les audits aient été mené de façon objective et répétables.
Les auditeurs étaient invités à prendre une photo autant de fois que nécessaire afin de justifier la note.
Ces photos seraient enregistrées sur le serveur, classées selon les dates d’audit et imprimées pour êtres jointes au rapport.
Cette base de données de photos était également indispensable pour la préparation de l’audit puisqu’elle leur fournissait le référentiel.
Le scope de l’audit variait en fonction de l’état d’avancement de l’atelier, mais une grille correspondait à un poste de travail, de sorte que les résultats puissent être comparables. Ainsi si le 5S avait été achevé sur tout un atelier comportant 5 postes de travail, les auditeurs devraient remplir 5 grilles, tandis que si sur un autre atelier, seul 2 des 6 postes avaient été mis aux 5S, seules 2 grilles seraient remplies.
Lorsque un poste était audité plusieurs fois, la note de l’audit précédent devrait être mise sur le rapport afin d’en évaluer la progression.
J’avais donc passé la première heure de la réunion à détailler la méthode du 5S, présenté la grille d’audit ainsi que la base de données picturale du serveur.
Ensuite, nous « descendirent » à l’atelier afin de confronter les auditeurs à la réalité de ce qu’ils allaient évaluer, en même temps, ils se présentèrent à tous les brigadiers.
Nous testâmes en même temps la grille avec un audit à blanc, ce qui me permis de recueillir le feedback des auditeurs quant à l’énoncé des items à auditer et la compréhension des evaluations « en ordre, rangés, propres »…C’étaient des notions qualitatives et il était donc important de se baser sur les photos pour appuyer le concept d’une référence objective.
Les opérateurs participaient également à l’audit, le message qui devait passer était que l’audit est une barrière à la déviation de l’état impeccable du poste de travail. Vu l’incident qui s’était produit la semaine précédente, ils avaient bien compris l’intérêt d’une telle inspection et l’impact positif qui en résultait.
Je gérais le planning d’audit afin d’assurer une rotation d’auditeur et de poste de travail : dès qu’un poste de travail avait été mis au 5S, il était « auditable », ainsi il ne fallait pas attendre la mise au 5S de tout l’atelier avant de commencer les audits sinon, à peine le dernier poste terminé que le premier risquait de ressembler à sa configuration d’avant 5S et tout serait alors à recommencer.
Après chaque audit, et c’était une des bonnes pratiques, l’auditeur faisait le point avec les opérateurs, leur débriefait la situation et leur remettait le rapport.
En effet la grille avait été pensée de sorte à livrer un résultat immédiat.
Pour rendre l’outil confortable aux auditeurs, nous envisagions dans un second temps, assez proche, de mettre la grille d’audit sur une tablette connectée au réseau et puis dans une troisième phase, nous développerions une application intranet afin de pouvoir exploiter les données des autres audits et accéder aux catalogues de photos.
Un résumé des audits, le nom de l’atelier, le poste de travail, la note et l’évolution du score serait affiché au 5S board afin de communiquer les résultats.