::- Article proposé par David JOB, Consultant en Excellence Opérationnelle -::
::- Pour une nouvelle originale sur un Projet 5S -::
Cet épisode fait partie d’une série d’articles sur un projet 5S diffusée chaque lundi.
Si vous n’avez pas suivi le début :
Prologue
Episode 1
Episode 2
Episode 3
Episode 4
Episode 5
Episode 6
Episode 7
Episode 8
La communication visuelle
Nous avions fixé le 5S board sur le mur à gauche en entrant dans l’atelier de remplissage.
Comme mentionné précédemment, nous y avions accroché au centre le titre « 5S no Stresssss » et sur la ligne en dessous le slogan « Mon poste de travail, j’y suis huit heures par jour alors pourquoi ne pas en faire un coin agréable ?
Outre le plan du chantier 5S, j’y avais collé une photo significative de la desserte R1 « avant 5S » et « après 5S », en y mettant, au moyen de flèches quelques éléments d’explication (par exemple : élimination du burin pour cause de double emploi),
La photo de l’équipe tenait une place centrale sur ce tableau.
Nous avions laissé une zone de tableau blanc afin que l’on puisse y écrire une information ponctuelle ascendante (suggestion d’amélioration de la part des ouvriers) ou descendante (instruction de Roger Hol, René Goupil ou moi-même).
Ce tableau devait être un moyen de communication efficace au sein de l’équipe, mais il était aussi le panneau publicitaire du 5S : l’atelier était pilote et il était important que les quicks wins du 5S y soient affichées, tous les jours, des dizaines de personnes passaient devant et devaient recevoir le message « le 5S ca marche, la preuve ».
De même lorsque René Goupil faisait visiter l’atelier aux fournisseurs ou clients, il passait toujours devant nos 3m² de communication visuelle, même si tout le monde ne connaissait pas cette méthode, ils recevaient une impression de processus maîtrisé et de travail d’équipe.
Devant le tableau, j’avais mis un comptoir et 4 chaises hautes, dans le comptoir, sous clé, un beamer et un laptop relié au réseau, avec un raccourci sur les fichiers du projet.
J’avais créé ce « 5S bar » pour créer un côté fun à nos réunions 5S quotidiennes mais surtout nous étions sur le terrain.
Nous faisions un bilan autour d’un soda (les bières étaient interdites par notre code de conduite) de l’état d’avancement du projet, des points forts, des points faibles de la mise au 5S.
Les suggestions d’améliorations y étaient débattues.
Les résultats étaient compilées dans les fichiers « brèves de comptoir » du projet et la meilleure idée ou le point le plus pertinent du jour était affiché sur un présentoir A4, genre tarif. Si aucun point ne sortait du lot, j’y écrivais une citation ou un proverbe à consonance excellence opérationnelle, comme par exemple : « ne craint pas d’avancer lentement, craint seulement de t’arrêter ».
Afin de faire le lien avec les aspects sécurité, Christian Lagneau m’avait demandé d’y afficher les résultats d’accident du travail.
Or, comme nous faisions du 5S, l’information devait aussi en respecter les règles : l’information devait être utile par élimination de l’info parasite, et immédiate : celui qui lisait le tableau devait immédiatement savoir de quoi il s’agissait.
J’avais donc accepté sous la condition qu’un visiteur puisse lire et comprendre l’information directement : aux critères classiques du choix des indicateurs SMART (Simple Mesurable Acceptable Relevant et Temporel), j’avais ajouté un acronyme pour sa représentation visuelle, les 3I :
Identifiable et Interprétable Immédiatement.
Identifiable immédiatement car il fallait que l’on puisse le voir sur le tableau, qu’il ne soit pas noyé dans une information abondante (par exemple imprimé sur une feuille jaune fluo, ou imprimé en grand à hauteur d’yeux et isolé des documents accrochés pour qu’il ressorte) et interprétable immédiatement : car on devait pouvoir tout de suite en tirer les conclusions (un vert, pour un ok ou très bien et rouge pour un problème…
Bien conscient de l’adage trop d’info tue l’info, je passais régulièrement du temps à nettoyer le tableau des informations superflues ou désuètes, n’hésitant pas parfois à demain à l’un de mes collègues ce qu’il avait retiré comme information du l’ensemble du 5S board.
Afin de provoquer l’éveil du regard, et afin de ne pas laisser l’œil du visiteur fréquent s’endormir sur des infos qui à termes ne seraient plus lues, je changeai régulièrement de place les affiches et la position relatives de celles-ci sur le tableau. Je les imprimai sur des fonds ou papiers de couleurs différents à chaque fois (à condition que le contraste resta visible).