Lorsque j’ouvrai la porte du Labo d’atteinte de la perfection, le lendemain matin, j’eus la surprise de voir que Thierry avait déjà pris possession des lieux: il observait la cartographie et les annotations avec attention et je vis à ses yeux que des idées sur la mise en œuvre étaient en train de lui traverser la tête.
Comme pour confirmer mon impression….il sortit juste à ce moment son petit carnet cartonné et je le vis griffonner quelques notes et schémas.
Il se passa à peu près 1 minute avant qu’il prit conscience de ma présence:
– Ah Daniel, le local était ouvert, alors je suis rentre, me lança t il sans tourner la tête comme s’il avait besoin de se justifier
– Je souris, opinai du bonnet en fermant les yeux, j’avais un peu pitié: ce besoin de se justifier traduisait un profond malaise, généré par l’accumulation de situation où sa confiance en soi avait été fortement mise a l’épreuve.
– Tu sais que ce local est NOTRE espace, pas le mien….Tu as bien fait.
La session des plans d’action avait été programmée a 9h00, nous avions donc encore une demie heure.
– Si tu as fini, viens avec moi boire un café
J’eus à peine fini le « fé » qu’il se leva, rangea son calepin dans sa poche et me suivi.
A cette heure, la cafétéria était vide, la plupart des employés envahissait les lieux avant 8h, le petit noir avant le boulot ou après le shift, en fonction de la couleur de son col ! – puis l’espace était vide jusque 10h, lorsque le personnel prenait sa première pause
Bref, j’eus le loisir de choisir la table, je pris celle du fond, face a la fenêtre qui donnait sur le petit bout de jardin qui menait a l’entrée de l’usine.
– Tout à l’heure toute l’équipe projet va commencer le brainstorming pour trouver les actions a mettre en place.
– Je sais Daniel, tu l’as annoncé hier en fin de séance.
– J’aurai vraiment besoin de toi aujourd’hui
– Pourquoi?
– Ecoute, tu es en quelque sorte la mémoire créatrice de cette usine, tu connais parfaitement les produits, leur procédés leur qualité et leur défauts.
Il me regardait fixement, suspendu à mes lèvres, on n’avait pas du lui parler comme cela depuis longtemps!
Je continua
– tu connais aussi les coûts de mise en œuvre, les prix de revient….
– et alors? Il me souriait fièrement à présent
– Aujourd’hui quand on devra prioriser les actions je vais utiliser une matrice facilité de mise en œuvre, coût, Je vais avoir besoin de tes lumières pour remplir ce tableau, tu es d’accord?
– Ses yeux brillait il me souriait, puis il se leva
Tu peux compter sur moi a 100 pour cent Daniel, et il me serra la main très fort…j’eus l’impression que la force mise dans sa poigne était pour ne pas pleurer.
Il était temps de retourner dans la salle, Maud et Laurent étaient déjà là, comme Thierry tout a l’heure, ils regardaient la liste des actions que nous avions imaginée 16 heures auparavant.
A 9 h tapante, tous le monde était là.
Je leur avais demandé de ne pas s’assoir à la même place que la veille, afin de porter un regard différent sur les choses.
Aussi j’avais changé un peu la configuration de la salle….Nous travaillions sur le changement, il était Important que nous le vivions aussi dans notre dynamique de groupe.
Nous devions donc retenir 20 actions parmi une centaine: pour chacune des actions, chaque participant allait devoir voter ses 15 préférées, celles qu’il pensait qu’elles allaient vraiment apporter une solution au problème.
Les 10 actions qui auront recueillies le plus de suffrages seront retenues
Apres 1 heures Nous avions notre top 10…
Un break s’imposait, en quittant le local, Thierry.me fit un clin d’œil….
Pendant la pause, je traçai ma matrice sur le tableau:
Une première colonne avec les 10 actions
Une deuxième: le coût estimé
La troisième la facilite de mis en œuvre.
J’avais un peu simplifié le modèle: pour avancer vite, le coût serait estime par Thierry, il aurait fallu sinon estimer le nombre de ressources nécessaires, les matériaux…mais cette précision n’était pas nécessaire et n’aurait rien apporté de plus
En plus, ici, utiliser la science de Thierry .avait un côté humain important, il aurait été dommage de passe à côté
Au retour de l’équipe, j’expliquais la méthode et nous remplissions le tableau sous le regard d’expert de Thierry
Au fur et à mesure que le tableau se remplissait, je construisais un graphique sous Excel: chaque action sera représentée par son couple de point coût mise en œuvre, puis le graphique serait divisé en 4 quadrants égaux.
En bas a gauche: les actions faciles à faire et bon marché, à l’opposé, en haut a droite, les projets coûteux et longs.
Entre les deux, c’est à dire en bas à droite et en haut à gauche, les cas de figures intermédiaires: soit cela était facile a réaliser mais coutait cher, soit ce serait bon marché mais compliqué.
Il me suffisait alors de faire un tableau ne reprenant que les actions du premier quadrant.
Chaque actions était en fait un projet d’amélioration en soi, il fallait en designer le responsable – le chef de projet – et la deadline.
Ce fut le dernier délivrable de notre semaine, l’aboutissement de ces jours de travail en commun.
J’effectuai un dernier tour de table pour valider nos actions.
C’est à ce moment que Roger Goupil entra….
:,: – Article proposé par David JOB, Consultant en Excellence Opérationnelle – :,: