Une de mes excentricités du moment est de me prendre pour le Dmitri Mendeleïev de l’amélioration continue… En toute modestie bien sûr ! ;-P
Dmitri Mendeleïev est le scientifique qui a inventé le tableau périodique des éléments chimiques… Avant ce tableau les alchimistes connaissaient des recettes sans vraiment savoir expliquer pourquoi certaines fonctionnaient et d’autres pas.
Nous en sommes au même niveau dans l’excellence opérationnelle. Nous nous évertuons à appliquer des recettes, car nous savons qu’elles fonctionnent, mais il est encore difficile de comprendre quelle est la structure sous sous-jacente qui fait que cela fonctionne.
Personnellement, je pense que l’approche systémique peut nous être d’une grande aide dans cette quête de l’intelligibilité des structures régissant les bonnes pratiques !
Alors, depuis quelque temps j’essaie de déceler la dynamique systémique qui se cache derrière chaque outil de l’excellence opérationnelle.
Et vous n’allez pas le croire, mais mes recherches portent leur fruit…! 😉
En effet, j’ai trouvé un point commun entre 6 outils. Ces 6 outils reposent sur l’utilisation de la même propriété systémique : le but (ou la finalité) du système.
Un système s’organise et se régule en fonction d’un but. Ainsi quand vous réglez le thermostat de votre chauffage à 25°, celui-ci se met en marche jusqu’à atteindre cette température. Quand les entreprises fixent des objectifs à ses employés, c’est la même dynamique qui se met en oeuvre.
1 -L’objectif :
Fixer des objectifs est donc un premier outil qui utilise la propriété du but d’un système.
2 – Le design to cost :
Le design to cost repose sur le même principe. Un montant (objectifs, cible) est défini pour créer une tension et tirer les coûts vers celui-ci.
3 – La vision :
La vision, dont j’ai déjà eu l’occasion de parlé crée également une tension dans l’organisation pour la faire tendre vers un idéal souhaité.
4 – Le ten minutes build :
Le ten minutes build est un principe utilisé dans les projets de développement. Cette règle mentionne qu’à tout moment, le logiciel doit pouvoir être installé et testé dans un temps inférieur à 10 minutes. Conserver un système que l’on peut démarrer en moins de 10 minutes garantit que l’équipe pourra faire régulièrement des tests pour avancer dans le développement tout en évitant une multiplication des bugs. Là encore, l’objectif de 10 minutes crée une tension qui est bénéfique au maintien de la qualité du processus.
5 – L’arbre des réalités futures :
L’arbre des réalités futures est un outil issu des thinking processes de Goldratt. Cet outil de cartographie permet de définir les conditions du succès d’une entreprise. Une fois cette cartographie définie, l’arbre des transitions doit être réalisé pour passer de la situation actuelle à la situation future. Comme vous pouvez le remarquer, là encore, la situation cible créer une tension qui va permettre au système de passer d’une organisation A actuelle à une organisation B future.
Comme vous pouvez le constater, plus on avance dans cette liste moins les outils sont connus… 😉
6 – Inevitability Thinking :
L’inevitability thinking est mon outil préféré de cette liste, car c’est lui qui m’a fait le plus avancer dans mon développement personnel. Cet outil consiste à rendre inévitable les objectifs que l’on se fixe. Par exemple, si je me dis : il faut que je fasse une conférence sur la structure systémique des outils de la performance. Je me fixe un objectif, mais celui-ci n’est en rien inévitable. Il se peut très bien que je procrastine en trouvant chaque jour une bonne raison de ne pas travailler dessus. Dans ce cas, penser l’inévitable consisterait à définir une date de conférence et à lancer les invitations pour que les gens puissent s’inscrire. A partir de ce moment, le fait est inévitable ! La conférence sera conçue pour le jour J… C’est vraiment un outil redoutable ! Testez-le !!! 😉 Et là encore, vous remarquerez que la structure systémique reste la même, une tension est créée pour permettre de réaliser un but.
L’inevitability thinking est également connue sous la terminologie du « fait accompli ». Le patron d’Hyundai l’a utilisé en 2004 quand il a annoncé à un par terre de journaliste que désormais Hyundai garantirait ses voitures pendant 10 ans ou pour 100.000 miles. Ce qui est un engagement sans précédent et très très ambitieux… Ce n’est qu’ensuite qu’il est revenu vers ses employés pour leur annoncer la nouvelle : «Voila, vous avez tous suivi ma conférence de presse. Vous savez tous que notre offre de garantie nous conduira vers la faillite si nous ne pouvons pas produire des voitures fiables. Vous savez ce qui nous reste à faire maintenant … ». Drôle de méthode ! Pourtant en agissant ainsi, le Président de Hyundai a obtenu des résultats sans précédent…
J’en ai identifié quelques autres, mais la plupart sont très proches de ceux listés dans cet article.
Et vous, connaissez-vous des outils qui utilisent le but du système pour créer une tension de telle sorte à ce que le processus fonctionne comme nous le souhaitons ? Si oui je suis preneur pour compléter mes recherches ! 😉
– Inevitability Thinking est très interessant. Cela dit, se mettre au pied du mur c’est bien mais mettre les autres au pied du mur c’est autre chose… esperons que Mr Hyundi a quelques idées dans son chapeau.
– Je découvre encore des noms barbares de méthodes. Plus je lis et je m’interesse à la qualité au sens large et plus j’apprends des nouveaux termes, accronymes et autres qui sous-entendent des normes, des méthodes, des contextes, …
Comme notre ami Mendeleïev, est-ce qu’une table qui réfèrence tout ça ne pourrait pas être interessante ?!
Quelles sont les grnades familles de méthodes ou de normes ?
Au moins les tendances actuelles (le fordisme était une méthode qualité j’imagine 🙂 …
Bonjour Tony et merci pour votre contribution ! 😉
Je ne pense pas qu’il faille poser un regard négatif sur l’inevitably thinking tel qu’a pu l’utiliser le patron d’Hyundai… Au contraire, il compte sur la tension créative que cela va créer auprès de ces collaborateurs. Mais c’est sûr que cet outil est à manier avec prudence… Car de la tension créative à la tension anxiogène, il n’y a qu’un pas.
Concernant les terminologies imbitables… J’espère de tout coeur qu’EOTV contribuera à leur démystification… En tout cas, ça fait partie de la mission ! 😉
Au plaisir de vous lire.
Florent.
« Ça fait partie de la mission »… et donc du but 😉
Une question : comment éviter la procrastination devant votre site passionnant ?
Bonne soirée.
Bonsoir Philippe,
J’ai bien une technique mais je la garde pour la dévoiler dans un prochaine article ! 😉
Merci de ce sympathique retour.
Au plaisir de vous lire.