Vous vous en doutez bien, il y a une différence significative entre la façon dont les programmes d’excellence opérationnelle sont menés aux USA et en France…
A n’en pas douter, François HOLLANDE et Barack OBAMA s’y prendraient donc différemment s’ils devaient se lancer un grand programme d’excellence opérationnelle dans les organisations gouvernementales !
La formation…
Barack OBAMA commencerait par former une armée de Belts avec un objectif ardu sur la répartition des couleurs des ceintures… 50% de Yellow Belt, de 10% de Green Belt, 5% de Black Belt et de 1% de Master Black Belts…
François HOLLANDE commencerait son programme par désigner 1 champion et 1 manager à envoyer en formation Green Belt pour mener son premier projet.
La communication autour du programme…
Barack OBAMA confierait le dossier au service communication. Une rubrique spéciale serait intégrée à l’intranet et chaque nouveau projet ferait l’objet d’un mail spécifique pour encourager le chef de projet du nouveau challenge qui l’attend… tout en demandant à tout le monde de faire le nécessaire pour lui faciliter la tâche en lui apportant son aide. Le programme serait baptisé d’un nom conquérant pour que tout le monde prenne la mesure de l’importance de cette nouvelle vois ouverte.
François HOLLANDE expliquerait très clairement lors d’une réunion interministérielle que c’est une voix incontournable dans laquelle il faut se lancer et que chacun devra bien regarder et s’inspirer des premiers pas du petit camarade qui partira au feu avec le premier projet. Ce premier projet serait subtilement intégré au programme stratégique en court.
L’organisation de l’excellence opérationnelle…
Barack OBAMA constituerait un service d’excellence opérationnelle dont la mission serait :
- De piloter le pipe de projets
- De suivre les gains par projets
- D’accompagner les green belts sur leurs premiers projets
- De mener à bien des projets complexes et transversaux
- De faire de la veille sur les outils de l’excellence opérationnelle
- D’organiser 2 à 3 vagues de formations de belts par an
- De mettre en place un programme de certification qui soit reconnu sur la Terre entière
- De concevoir des supports pédagogiques pour les formations et des fiches outils pour une diffusion ludique des bonnes pratiques
- D’animer une communauté de pratique pour capitaliser sur les projets réussis
- D’obtenir une conférence de Florent FOUQUE tant il semble être en capacité de fédérer les gens autour de ce sujet… Non je plaisante, c’était pour vois si vous alliez au bout de la démonstration… ;-D
François Hollande nommerait un Champion… Fonction venant s’ajouter à ses responsabilités déjà bien garnies de directeur de service. Celui-ci serait en charge de divulguer la bonne parole sur l’excellence opérationnelle… En toute circonstance bien sûr !
Les moyens financiers
Barack Obama débloquerait une confortable enveloppe à la hauteur des objectifs qu’il se sera fixés. Les retours attendus devant être les plus rapides possible pour espérer un autofinancement du programme sous 5 ans.
François Hollande expliquerait que cette démarche présente l’intérêt de ne rien coûter et de rapporter beaucoup… L’investissement dans la formation serait déjà un gage d’une croyance forte dans la démarche !
Enfin les résultats…
Les résultats dépendront davantage de la façon de mener les projets et de capitaliser dessus… Mais surtout les résultats seront là si le programme d’excellence opérationnelle oeuvre à la réalisation de la stratégie de l’entreprise.
Mais vous aurez bien compris que l’approche américaine est en tout point opposée à la façon dont nous menons l’excellence opérationnelle.
En France, le cartésianisme qui nous habite nous invite à nous poser 3x la question avant de tester quelque chose alors quand nous faisons l’effort de tester, autant dire que nous le faisons timidement.
Aux USA, on fait pour savoir… Alors si ça passe c’est chouette… Mais si ça casse, c’est désastreux…
Une solution intermédiaire serait d’adopter l’approche constructiviste… On fait, on sait, on ajuste, on sait, on ajuste… Bref l’idée ce serait de ne jamais s’interdire de faire et surtout de s’autoriser à se planter pour continuer à tester et avancer.
Nous sommes là très proches du Lean Start’up ou même du Lean tout court… L’idée c’est d’y aller à petit pas, mais y aller au lieu de se poser 10000 questions sclérosantes.
Florent,
Brisons le paradigme idée-réflexion-action, passons de l’idée à l’action! Jean-François Zobrist l’explique très bien…
Cordialement
Bien vu Fabrice, JFZ est effectivement un partisan de cette approche constructiviste ! 😉
Merci pour cet exemple très significatif et pratique.
C’est la pratique terrain et le retour d’expérience.
Faire confiance aux autres.
A. KAHIT