Et vous, êtes-vous un artisan ou un entrepreneur ? 😉
Un artisan c’est quelqu’un qui vend son temps. Point. Un artisan reconnu et qui marche bien a une telle activité qu’il a besoin d’employés pour le soulager dans sa tâche. C’est pour cette raison qu’un artisan boulanger par exemple peut embaucher des commis pour l’aider à préparer le pain ou des caissières pour l’aider à le vendre. Mais quels que soient la taille et le chiffre d’affaires de la boulangerie, il est toujours question d’artisanat… Et le jour où le boulanger souhaite s’arrêter ou s’il lui arrive quelque chose alors c’est toute la boutique qui s’arrête de fonctionner. D’ailleurs, il vous sera sûrement arrivé de changer de boulangerie suite à un changement de propriétaire, car le pain n’était plus aussi bon qu’avant…
C’est ça un artisan ! C’est une personne qui est assimilée à son activité. Vous retirez l’artisan et l’entreprise n’est plus la même, voir elle disparait.
Un entrepreneur à l’opposé est quelqu’un qui pilote un système. Au départ il pense le système… C’est ce que nous appelons le business modèle. Ensuite il installe les processus qui vont assurer la mise en œuvre de ce business modèle. Et au quotidien, il va piloter les actions de chacun (ou de lui-même s’il est tout seul pour démarrer) pour que les processus processent, bref pour assurer l’exploitation de son entreprise.
Voyez-vous la différence fondamentale qu’il y a entre ces deux individus ?
- L’un pense son métier et son art quand l’autre pense le système qui assure une activité.
- L’un développe ses compétences pour améliorer son chiffre d’affaires quand l’autre va chercher des effets de levier par l’industrialisation de ses process (par la construction de partenariats, par la délégation de tâche à moindre valeur ajoutée, par l’optimisation des ressources contraintes…).
- L’un va se soucier d’améliorer son geste technique quand l’autre va cibler ses efforts sur la valeur ajoutée.
Bref, l’un se focalise sur son métier quand l’autre se focalise sur son système ! C’est ça la différence fondamentale. Peu importe la taille de l’entreprise. Il existe des PME de 50 personnes qui sont gérées de manière artisanale. Et il existe des entrepreneurs qui sont seuls sur le papier, mais qui ont su formaliser leur processus pour faire appel au besoin à des ressources extérieures.
Dans les faits, comment cela se concrétise ?
Dans les faits, l’artisan ne sait pas ce qu’est un processus. Dans la tête de l’artisan il n’y a pas d’autre business modèle que celui inventé par ses pairs et qui est devenu au fil des années le modèle dominant.
Dans les faits, l’entrepreneur connait parfaitement ses processus. Il les a pensés et dimensionnés en fonction du business modèle qu’il aura imaginé. Dans les faits, l’entrepreneur a défini des indicateurs pour pouvoir piloter le bon fonctionnement de ses processus, ainsi il peut travailler avec des objectifs. L’entrepreneur sait où il va… Quand l’artisan s’acclimate à l’orientation du vent…
Avez-vous formalisé vos principaux processus pour les améliorer sans cesse et identifier les leviers de performance à votre disposition ? Voyez-vous votre entreprise comme une somme d’individualité experte dans son domaine ou pensez-vous en terme d’interaction ? Autant de questions auxquelles je serais curieux de lire vos réponses… ;-D
Bon sang ! Mais bien sûr !
Ca fait 18 mois que je me demande comment faire décoller mon entreprise. Et cet article me montre pourquoi je rame autant : Je pense au développement de mon entreprise comme un entrepreneur mais j’agis au quotidien comme un artisan. Du coup une question me taraude :
Comment transformer une activité artisanale en un système d’entreprise structuré ?
Bonjour Dic974,
Comme je l’indique à la fin de l’article, la première chose à faire est d’identifier les différents processus (production/commercial/Administratif/SAV…) et de les cartographier (des outils comme le SIPOC ou le logigramme peuvent aider dans cette phase). Ça, c’est pour la partie opérationnelle. Mais déjà la prise de conscience de ces processus permet de mieux répartir son temps, car bien souvent un indépendant se laissera submerger par la paperasserie au lieu de s’atteler aux 2 principaux processus que son la production et la vente.
A un autre niveau, sur la partie stratégique, il faut penser le business modèle et voir quelles sont les limites systémiques de ce modèle. La corrélation du temps au CA est par exemple une contrainte qui va limiter l’expansion d’un indépendant qui vendra ses prestations à la journée.
Je vous remercie pour cet article. Il parait clair, simple et net. Et pourtant …
A vous lire on serait tenté de comprendre que l’artisan, « enlisé » dans sa technique, ne pourrait voir le quotidien que par une succession de problèmes indépendants, tandis que l’entrepreneur, dégagé de la technicité, pourrait avoir suffisamment de recul pour considérer l’ensemble des taches comme une totalité en interaction.
La remarque que je voudrais faire est assez simple: derrière un ordinateur,un entrepreneur peut tout a fait aussi se noyer derrière des indicateurs de performances. Les statistiques ça fait joli mais ça ne donne pas à manger. C’est la capacité d’une entreprise à être en contact avec la réalité du terrain qui fait sa force et rien d’autre.
Un artisan ne fait pas plus la girouette qu’un l’entrepreneur aurait déduit une d’ensemble grâce à des statistiques ou de la gestion de processus.
La différence annoncé ne m’apparait pas plus fondamentale que la différence entre un bateau a voile et un bateau à moteur. Car le principale, c’est pas la cylindré … mais de NAVIGUER !
Bonne journée
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