Comme il est parfois bon de se rappeler d’où on vient pour mieux savoir où aller. Je vous propose de faire un petit retour sur les basics en explorant les 5 principes fondamentaux du Lean selon Womack et Jones, les fondateurs du Lean.
Pour ceux qui ne leur sauraient pas, la « conceptualisation » du Lean est issue des travaux de Womack et Jones. Cette formalisation a pris forme dans un premier ouvrage qui fait aujourd’hui référence « The Machine that Changed the World ». Par la suite les concepts ont été élargis à d’autres secteurs en dehors de celui de l’automobile, ce qui a donné un deuxième ouvrage de référence « Lean Thinking ».
Cette conceptualisation a donné naissance à 5 principes fondateurs du Lean :
- La valeur
- Le flux de valeur
- L’écoulement
- Tirer le flux
- La perfection
Je vous propose de revenir sur chacun de ces principes fondateurs.
La valeur
Le principe de VALEUR du Lean se réfère directement à la valeur perçue par le client. L’idée ici, c’est qu’il faut offrir au client ce qu’il attend et non ce que notre outil de production nous permet aujourd’hui de faire. Le premier grand principe du Lean consiste donc à aligner sa production sur ce qui a de la valeur pour le client. Derrière l’idée de valeur, il y a également l’idée d’éviter la non-valeur, c’est-à-dire tout ce qui est mis en oeuvre pour fabriquer le produit ou le service, mais qui n’apporte pas de valeur au client… En référence aux muda bien entendu.
Le flux de valeur
Le deuxième principe introduit la notion de flux. Cette notion est capitale, car elle apporte avec elle la vision processus. Visualiser le flux (ou adopter une vision processus) induit l’optimisation du flux et non la recherche d’un optimal local… La encore vous voyez que nous sommes sur un élément fondamental du Lean, son approche globale, j’allais dire systémique… 😉 Le flux de valeur induit également la recherche de valeur ajoutée à chaque niveau du processus pour que le ratio valeur ajoutée / non valeur ajoutée puisse être optimisé.
L’écoulement
Une fois que nous avons en tête cette notion de valeur, puis l’idée que la valeur passe par un flux… Alors, il faut s’assurer que la valeur d’écoulement bien sur le flux et ne s’arrête (ou ne ralentis pas) au fil du cheminement sur le processus. Ainsi, la valeur doit constamment être en mouvement pour éviter les gaspillages d’attentes, les encours trop importants qui immobilisent l’argent, …etc.
Tirer le flux
Tirer le flux consiste à démarrer le processus de l’aval pour actionner les postes en amont (contrairement au flux poussé traditionnel où tout par de l’amont du processus). Le flux tiré apporte de manière structurelle une amélioration dans la gestion du flux puisque seul ce qui est commandé par le client est fabriqué. Par ailleurs, avec un flux tiré, l’écoulement se fait beaucoup plus vite, ce qui permet d’être plus réactif à la demande du client. Dans un monde idéal, c’est l’ensemble de la Supply chain qui devrait être gérée en flux tiré… Mais malheureusement, ce n’est que trop rarement le cas ! 🙁
La perfection
5ème et dernier principe fondamental du Lean selon Womack et Jone : La perfection. A noter ici que la perfection ne se limite pas à l’idée de fournir un produit ou un service de qualité… Il s’agit également d’offrir au client le produit dont la valeur ajoutée est alignée sur les besoins du client. Cela induit notamment l’idée du ZERO GASPILLAGE.
Derrière la perfection il y a également l’idée que l’excellence n’est jamais acquise… C’est un processus de progrès permanent.
Malgrè le fait que ces principes commencent à dater quelque peu… Force est de constater que 99% des entreprises en sont encore bien éloigné… 🙁 Non ? Qu’en pensez-vous ?
Toujours intéressant de revenir aux bons vieux fondamentaux, histoire de se ressourcer !
D’où et de quand vient la mise en place des méthodes participatives associant les acteurs des processus pour optimiser les flux ?
Bonne question…
Il me semble que chez Toyota, rien ne s’est jamais fait sans les opérateurs… 😉
Bonjour Florent,
Il faut toujours revenir sur les fondamentaux, car avec le temps, l’Homme a tendance à rajouter des « strates » qui font que le système devient compliqué. A ne pas confondre avec un système complexe!
Pour information, il existe maintenant un document qui fait le lien entre l’ISO 9001 et le Lean. Ce document est le résultat d’un groupe de travail ISO. Je travaille le sujet afin de proposer prochainement un article sur mon blog.
En attendant, le fascicule FD-X 50-819 « Lignes directrices pour mettre en synergie Lean Management et ISO 9001 » est disponible, depuis juillet 2011, dans la boutique AFNOR.
Cordialement
Pascal Weber
Salut Pascal,
Content de voir qu’un document est en cours de préparation entre l’ISO 9001 et le Lean… 😉
Merci pour l’info !
A bientôt.
Florent.
Bonjour Pascal,
Le rapprochement Lean ISO 9001 m’intéresse: en dehors du fascicule Afnor, y a-t-il de la doc opérationnelle sur le sujet ?
Cordialement
Fabrice
Bonsoir Fabrice,
Je n’ai pas connaissance de documentation française traitant du rapprochement ISO 9001 et Lean.
Comme indiqué dans mon commentaire précédent, je travaille le sujet afin d’apporter un éclairage opérationnel du rapprochement ISO 9001 – Lean.
Cordialement
Pascal Weber