Au jeu de 7 gaspillages, je voudrais la famille Finance…! Eh oui, les services financiers ont eux aussi leurs lots de gaspillages. ;-D
Allons-y sans perdre de temps…
1- La Surproduction : Côté finance la surproduction se retrouve essentiellement sur les reporting… Dans certaines organisations le manque de travail en commun génère toute une multiplicité de rapports qui pour la plupart sont redondants avec ce qui se fait déjà par ailleurs. La double saisie des KPI et des reportings constituent également de la surproduction.
2 – Les Surstocks : Côté surstock nous avons tous les encours non traités… Cela concerne les factures non enregistrées, les notes de frais en attente, les paiements fournisseurs à envoyer, les paiements manuels à encaisser, les factures clients en attente de relance…
3 – Transports inutiles : Pour les transports inutiles, ils sont le plus souvent liés à la paperasserie qui nécessite des contrôles, des signatures et des validations interservices. Même si dans le lean office d’une manière générale, ces transports se sont réduits avec l’apparition du mail, pour les services financiers où l’importance des écrits demeure essentielle, les muda de transport restent de mise.
4 – Surprocesser : Du côté des opérations inutiles, il y a bien évidemment tous les KPI inutiles sur les tableaux de bord… J’y accorde d’ailleurs tout un chapitre dans l’Antibible du Contrôle de Gestion ! 😉 Plus sérieusement les détails superflus des tableaux de bord constituent une réelle problématique ! D’une part, il génère de la perte de temps pour le service financier qui les alimente. D’autre part, ils apportent de la confusion dans les tableaux de bord et perdent ainsi en efficacité lorsqu’il s’agit de prendre des décisions. Nous pouvons également citer les contrôles superflus qui sont en général à l’initiative des services financiers. D’un point de vu strictement personnel, je dirais que le temps passé sur les budgets constitue également un muda de surprocess… Mais cela n’engage que moi ! 😉 (Là encore, je m’explique plus en longueur dans l’Antibible…)
5 – Mouvements : Parmi les mouvements inutiles, nous pouvons penser aux aller-retour qui se multiplient lors des l’exercice budgétaire… Mais il y a également tous les déplacements nécessaires pour aller à la pêche aux informations quand arrive l’heure du reporting.
6 – Erreurs / Defectueux : Les erreurs se font nombreuses lorsqu’il s’agit de faire le rapprochement entre la projection et le réalisé pendant le reporting. Nous pouvons également retrouver des erreurs dans la saisie des indicateurs ou la restitution des requêtes issues du système informatique. Il peut aussi arriver qu’une facture soit affectée sur un mauvais compte analytique… Bref, les erreurs au service financier sont partout ! Parole d’ex-contrôleur de gestion… ;-D
7 – Temps d’attente : Dans la famille des temps d’attente, nous retrouvons évidemment toutes les problématiques des circuits de validation des documents. Nous y trouvons également l’épineux sujet du respect des délais de règlement qui ont un impact direct sur le besoin en fonds de roulement de l’entreprise et donc sa pérennité financière. Enfin, nous avons tous les temps de traitement de calcul de rentabilité sur les projets d’investissements ou des différentes études confiées au service financier.
Vous connaissez la chanson maintenant… 😉
Les puristes s’arrêteraient aux 7 gaspillages… mais comme j’aime bien faire un peu de zèle, j’opte pour la version à 9 gaspillages… Vous pouvez donc considérer la fin de cet article comme du bonus ! ;-D
8 – Gaspillage de compétence : Là encore, j’y ai consacré tout un chapitre de l’Antibible… A mon sens, les compétences des contrôleurs de gestion sont en parfaite adéquation avec les compétences requises pour mener à bien des projets Lean Six Sigma. Je considère personnellement que la matière grise existante dans les services financiers pourrait générer des gains concrets si elle n’était pas gaspillée à prévoir d’hypothétique budget… N’est-ce pas ce que l’on peut appeler un gaspillage de compétence ? 😉
9 – Gaspillage d’opportunités : Un gaspillage d’opportunité pourrait s’illustrer sur la mauvaise gestion de la trésorerie. Un niveau de trésorerie trop important sur le compte courant pourrait être considéré comme une perte d’argent, car l’argent ne travaillerait pas. A l’inverse il peut être parfois opportun d’avoir recours à l’emprunt plutôt que de subir des agios à fort taux sur le compte courant. Pour les entreprises qui travaillent à l’international, la gestion des taux de change peut également ouvrir le champ à des opportunités sur des flux monétaires.
De votre côté, voyez-vous d’autres exemples de muda issu des services financiers ? 😉
La surqualité : donner plus de précisions que nécessaires
Le au cas où : conserver ou maintenir des données parce qu’on pourrait les demander
Les habitudes : un nouveau tableau sans se demander si on peut en supprimer un autre.
La comlexité: ne pas se rendre compte que les utilisateurs n’ont ni le temps ni l’envie d’analyser des données complexes
Merci Catherine pour cette fructueuse participation… 😉